Quand j’ai reçu l’album de Charlotte Savary, comme souvent je n’ai pas voulu aller à "la pêche aux infos", ou lire quoi que ce soit sur cet opus pour éviter toute influence dans le choix d’adjectifs, ou pire : me laisser imprégner par des sentiments étrangers.
J’avais un titre, Seasons, et 13 morceaux, alors j’ai lancé l’écoute… j’ai laissé se dérouler la pellicule d’un film, étrangement familier dès les premières images. Et pour la première fois depuis que j’écris des chroniques, ce n’est pas une critique d’album qui en est sortie, juste ces mots :
Quand je t’ai rencontrée, jolie vague, c’était la fin de l’été.
Une caravane posée sur le sable, la mer en point de fuite.
Tu étais la plus belle des ondes, celle pour laquelle je suis tombée.
Le film, ainsi a commencé, quand dans ton regard je me suis noyée.
Deux journées, une nuit, presque toute une vie est venue sur ce rivage se dessiner. Tes yeux noirs ont écrit notre histoire et sous ma peau sont venus couler. Tu ne voulais pas partir. Je ne voulais partir. Mais tu ne pouvais pas me choisir. Il a donc fallu rentrer, toi vers ta campagne, moi vers ma ville…
Tu ne me manquais pas et peu importait quand tu reviendrais, parce qu’une vague ça revient toujours. Mais ça repart vers le large une vague, toujours.
L’automne est très vite arrivé, presque autant qu’une nouvelle marée.
Nous nous sommes revus sous les étoiles des villes, mais pourquoi revenir, si ce n’était pas pour te donner tout à fait ?
En repartant, la seule chose que tu abandonnais, c’était moi.
Tu disais, ainsi, ne rien détruire.
L’incompréhension dans mon cœur éclatait, comme en bouquet de roses, avec autant d’épines, mais déjà je succombai à son parfum.
Chaque saison a sa couleur et l’hiver a eut tôt fait de venir par son blanc tout figer. Prisonnières des glaces, mes envies de partager ta vie, tes rivages, ta famille… tout s’est paralysé. Vers d’autres je suis allée, à mon tour comme une vague, sans jamais rester. Combien de temps durent un hiver ou un été ? Je ne sais pas.
Combien de grains de sables se sont écoulés ?
Les saisons passent, elles finissent par passer ; parfois comme des trains lancés à vive allure, qui nous donnent l’illusion de décider de la destination.
Je voulais simplement t’aimer. Si tu ne le voulais pas, il eut mieux valu se laisser sur n’importe quel quai, loin des brumes, marines de préférence.
Le Printemps arrivait et je ne pouvais pas t’appeler.
Si quelqu’un avait eu le droit d’oser, c’était toi et tu le savais.
Alors que de tes ondes je ne pouvais être bercée, d’autres, celles de chansons, m’ont enlacée. Elles, m’ont parlé de nous, plus que tu ne l’as jamais fait.
Je n’attendais rien de toi. Je n’attends rien. Je n’attendrai rien.
Ici les saisons recommencent.
Et chez toi ?
Seasons, premier album solo, sortie le 7 octobre (de cette saison). Une musique qui devrait vous parler…