Réalisé par Juho Kuosmanen. Finlande/Allemagne/Suède. Biopic. 1h32 (Sortie le 19 octobre 2016). Avec Jarkko Lahti, Eero Milonoff, Oona Airola, Joanna Haartti, Esko Barquero, Elma Milonoff, Leimu Leisti et Hilma Milonoff.
Boxe et cinéma font souvent bon ménage. Mais, en général, sauf quelques films argentins (avec Carlos Monzon), "Rocco et ses frères", "Edith et Marcel", la plupart des films sur la boxe sont américains et relatent la vie et les combats de grands champions. Champions déchus ou glorieux, de "Gentleman Jim" à "Fat City", de "Rambo" à "Million Dollar Baby", la boxe fournit prétexte à des leçons de vie.
Cette fois-ci, avec "Olli Mäki" de Juho Kuosmanen, c'est une vision inédite du "Noble art" qui est proposée. D'abord, le boxeur, dont le nom donne le titre au film, est finlandais. Et, chose plus rare, on sait d'avance qu'il va perdre son championnat du monde, même si le titre complet du film est "Le jour le plus heureux dans la vie d'Olli Mäki". Car, ce sportif qui a vraiment existé, et a disputé une couronne mondiale à domicile, affronte un grand boxeur dont le nom est resté : Davey Moore
Hasard du calendrier, on connaît toujours son patronyme avant tout grâce à une chanson du prix Nobel de littérature, Bob Dylan. Sa victoire contre Olli Mäki sera d'ailleurs l'une des dernières, puisqu'il mourra sur le ring, l'année suivante et fournira au pop singer nobélisé le tube "Who's killed Davey Moore ?"
Ce que raconte "Olli Mäki" de Juha Kuosmanen est beaucoup moins tragique, puisqu'il s'agit de l'idylle entre Olli et Raija, qui naît au moment où le champion finnois doit s'entraîner pour son grand combat. Raija sera celle qui partagera toute la vie de ce ""petit" boxeur combattant dans les "poids plumes"
Tourné dans un splendide noir et blanc, le premier film de Juha Kuosmanen rappelle aux Finlandais un moment important de leur histoire, celui où le pays essaie de se forger des héros populaires capables d'exalter une identité mise à mal par une neutralité à l'ombre du grand voisin soviétique.
Olli, à la recherche de l'amour et de la gloire, aura, malgré la défaite, gagné l'un et l'autre. À la fois belle description du milieu de la boxe finlandais et rappel de ce qu'était la vie finnoise aux débuts des années 1960, "Olli Mäki" de Juha Kuosmanen est un film d'une grande simplicité qui touchera, notamment grâce à l'interprétation sensible des deux tourtereaux, Jarkko Lahti et Oona Airola.
Le plan final où l'on apercevra deux ombres familières exprime tout le bon esprit qui anime l'entreprise de Juho Kuosmanen. |