Noël approche doucement. Vous serez bientôt en quête d’un beau cadeau culturel pour votre enfant ou celui d’un autre.
Et si l’objet idéal se trouvait au rayon livres avec cette histoire imaginée avec beaucoup de sensibilité et composé par Olivier Libaux (guitariste, producteur, auteur-compositeur, fondateur des groupes Nouvelle-Vague et Les Objets…), illustrée par Jean-François Martin (Mots cachés à deviner, Lily-Rose au pays des mangas, Pourquoi j’ai pas les yeux bleus, La dentriste, Tu as perdu ta langue ?), chanté et raconté par Mélanie Pain (absolument superbe) et Albin de la Simone ?
L’histoire est simple et très belle : une guitare, de fabrication Japonaise, raconte sa vie. Son arrivée dans un magasin Parisien, sa rencontre avec Zachary jeune homme un peu gauche, les débuts difficiles, le succès puis le désamour… Une histoire, d’amour, comme la vie en quelque sorte. Une histoire née selon Olivier Libaux "pour exprimer le rapport amoureux, sensuel, sentimental, intense, qui lie un musicien à son instrument. J'aimais l'idée que ma Guitare soit dotée d'une âme, qu'elle apprenne à Zachary à jouer, en lui faisant croire que c'était lui qui faisait tout. Cela fait longtemps que je considère ma Guitare comme ma "Femme". Je sais quand elle est de bonne ou de mauvaise humeur. Mais surtout, je la remercie de m'être aussi fidèle. Je lui dois beaucoup".
Une idée qui a pris son temps pour germer mais qui a poussé en une fleure magnifique. "L'idée m'est venue suite à un coup de fil de Kamy Pakdel, le Directeur Artistique d'Actes Sud Junior, il y a 2 ans, où il me contactait pour m'expliquer qu'Actes Sud aimait proposer à des musiciens contemporains d'écrire des livres-CD pour enfants. Ils venaient de sortir le "Milanimo" de Philippe Katerine et Julien Baer, qui avait très bien marché, et ils souhaitaient s'ouvrir à des façons nouvelles de procéder… Kamy m'a donc demandé si j'avais une idée d'histoire pour eux, mais je n'en avais pas.
Sauf qu'une fois que j'avais raccroché le téléphone, j'ai vu ma guitare dans la pièce, et une idée m'est venue : raconter l'histoire d'une guitare, ou plus précisément une histoire d'amour entre une guitare et un musicien. Il m'a semblé que c'était un thème qui n'avait jamais été abordé. J'ai donc écrit en peu de temps une trame simple de cette histoire, que j'ai proposée à Actes Sud. Ils ont été emballés.
Sauf qu'il fallait que je sache écrire la narration pour des juniors, ce que je ne savais pas faire. Cela m'a pris du temps pour trouver le ton, et je remercie mon éditrice chez Actes Sud, Isabelle Pehourticq, qui m'a montré comment faire. Ensuite, du temps a passé sans que je puisse vraiment m'immerger dans le projet, pour cause de tournées incessantes avec Nouvelle Vague.
Fin janvier 2016, Actes Sud m'a rappelé pour me demander s’ils pouvaient prévoir la sortie du livre pour la fin de l'année… J'ai dit oui, en me disant quand même que ça me laissait très peu de temps pour écrire… 8 chansons (4 premières chansons étaient déjà enregistrées). Ce qu'il s'est passé ensuite est une sorte de "tunnel", dans lequel j'ai écrit les chansons sans avoir aucun recul, que Mélanie chantait ensuite, ainsi qu'Albin De La Simone, une espèce d'urgence absolue, exténuante, mais qui faisait que je ne quittais jamais l'atmosphère du disque. Ensuite, nous avons mixé l'album avec Frédéric Carayol (l'ingénieur du son artisan de mon Uncovered Queens Of The Stone Age) dans une urgence similaire, réalisant les montages audio, les bruitages, le mixage des chansons, et choisissant les passages narratifs…
Au final, j'ai rendu ma copie, audio, le 1er juin 2016, qu'Actes Sud a écoutée, et ils m'ont dit : "C'est parfait, tu peux te concentrer sur tes autres projets, celui-là est parfaitement réussi". Voilà comment ça s'est passé. J'ai tout enregistré chez moi, de façon extrêmement simple (juste un micro et un magnéto), je voulais que l'instrument central de chaque arrangement soit (c'est normal, vu le thème du livre) une… guitare. C'était très amusant à faire, y compris les bruitages, enregistrer les commentaires des journalistes, utiliser certaines reverb (notamment celle qui illustre les moments où la guitare est enfermée dans son étui). Je crois qu'une émotion ludique et prenante se ressent, à l'écoute du CD. Au fur et à mesure que les dessins de Jean-François arrivaient, ils étaient mis en page par Actes Sud… C'est ainsi que je me suis retrouvé avec ce beau livre-CD entre les mains. C'était magique."
Et puis il y a la musique. Et question musique Olivier Libaux est un spécialiste, un orfèvre même, en la matière. Dire qu’il a une capacité, lui qui aime être loin des projecteurs et qui avoue "avoir eu l'agréable sensation d'être le chef d'orchestre de cette œuvre-là, imaginant chaque petit détail, avec des collaborateurs très souples", à adapter sa musique aux autres et de créer tout un univers autour est un euphémisme. Disques scénarisés, musique à programme, poème pop comme il y a les poèmes symphoniques, on ne parlera même pas de Nouvelle Vague, mais plutôt de L'Héroïne au bain ou Imbécile, deux disques définitivement indispensables.
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Il y a dans cette histoire quelque chose de désarmant, de faussement naïf, de simplement beau. Et musicalement Olivier Libaux nous ravit avec cette pop pleine de charme et d’élégance dont il est l’un à détenir les secrets avec de très beaux moments ("J’attends dans la vitrine", "Maladroit", "Si nous apprenions ensemble", "Mon amour est parti"…). Et puis il y a ce son tout en rondeur qui est devenu presque sa marque de fabrique. Ce La guitare dans la vitrine est donc indéniablement un moment poétique, qui ravira les enfants et les adultes aussi. Ha oui sinon mon fils Paul de cinq ans adore et le passe en boucle. C'est peut-être un détail pour vous. Mais pour moi, ça veut dire beaucoup. Magique oui…
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