Spectacle théâtral et musical de Gérard Berliner avec Gérard Berliner accompagné par Roland Romanelli
Mon alter Hugo, une déclaration d'amour
Gérard Berliner est amoureux et il veut que tout le monde sache pourquoi. Son égérie, son icône, son maître à penser, c'est Hugo. Notre cher "panthéonisé", fierté nationale, qu'il nous donne à découvrir sous toutes ses facettes : du poète à l'homme politique visionnaire et engagé, du mégalomane à l'humaniste sans concession, de l'homme à femmes au père blessé, de l'auteur des Misérables au patriote contraint à l'exil.
Homme adulé, populaire, Victor Hugo ne pouvait être raconté que par le prisme de la passion. Ce panégyrique théâtral et musical est donc une grande déclaration de Gérard Berliner, plus connu du grand public pour ses chansons (notamment "Louise" en 1982) et quelques petits rôles au cinéma et au théâtre.
Depuis 10 ans, l'auteur, compositeur, metteur en scène et interprète de cet hommage traque les anecdotes, les bons mots, fouille dans la vie de l'homme de lettres, appose les mains sur les bustes qui le représentent dans l'espoir d'un signe… Le second degré est évident – et la relation platonique, de fait - mais l'admiration est bien passionnelle jusqu'à la schizophrénie.
"Vous me reconnaissez ?", demande d'entrée un bonhomme barbu et aux cheveux blanchis par les années dans son costume de velour trois pièces. Mais qui parle ? Gérard ou Victor ? L'un et l'autre, à la fois et alternativement. Et lorsque c'est la voix d'Hugo qui s'exprime par celle de Berliner, elle reste incarnée par celle de son admirateur.
Une telle dévotion ne manque pourtant pas d'être largement assaisonnée d'humour. On rit bien volontiers à l'occasion d'une scène de ménage entre sa maîtresse et "Totor" Hugo, ou des débattements stériles et dérisoires d'un pauvre Sainte-Beuve, dit "Sainte-Bave", critique littéraire peu aimé (mais en est-il d'autres ?) de l'époque.
Et le rythme du spectacle est savamment entretenu par l'entrelardement réussi de chansons souvent émouvantes, parfois éclatantes et joyeuses et à l'interprétation toujours vibrante de Berliner, accompagné par son comparse sans fausse note, le pianiste Roland Rommanelli, complice de Barbara pendant 20 ans.
L'occasion également de découvrir ou redécouvrir des textes de Victor Hugo qui composent pour bonne part la base de la pièce. Ceux de Berliner - toute proportion gardée - ne craignent pas pour autant la comparaison.
Mais d'ailleurs, à qui revient lesquels : à Gérard Hugo ou Victor Berliner ?
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