Ty Segall est le neuvième album de Ty Segall. Un choix très simple dicté par l'envie de se montrer pour ce qu'on est réellement, le Californien hyperactif qui dégaine un nouvel album chaque année, a bien réussi.
Heureusement encore, en 2017, quelqu'un a envie de tout défoncer, de tout détruire avec du bon hard rock, du garage, du bruit, ou comment vous voudrez l'appeler.
Après un album solo, Manipulator en 2014, un autre en 2016, Emotional Mugger et après la sortie d'un album proto-metal avec son autre projet, les Fuzz (indeed pour les fans !), Ty Segall revient en solo. Enregistré sous l'aile protectrice de Monsieur Steve Albini et sorti le dernier 27 janvier, cet album sulfureux montre la patine du vieux rock, l'ambiance du bruit old school qui caractérise la personnalité du prolifique musicien. 32 minutes et 10 morceaux de retour aux 70's, aux Led Zeppelin plus acides et aux Black Sabbath.
"Break a Guitar", la première piste, aurait pu être chanté par Robert Plant et le long solo qui part à la minute 2'30" et qui accompagne jusqu'à la fin les guitares montre la direction de tout l'album.
"Freedom" se baigne de l'allure glam à la Marc Bolan. "Warm Hands (Freedom returned)" aurait pu être joué par le groupe d'Ozzy Osbourne, avec ses dix minutes de glam-folk / proto-metal, et avec Segall qui confie ses délires avec sa voix hurlante.
Deux ballades très 60's, "Talkin'" et "Orange Color Queen", chanson d'amour dédiée à sa copine Denée, sa reine aux cheveux orange comme il l'appelle, qui apparemment l'aurait aidé avec sa peur de voler.
Plutôt stoner rock, "The Only One" fait suite à "Thank you Mr. K", du garage à la sauce punk. Il ne manque pas les faux airs de Bowie de la période Ziggy Sturdust sur "Papers", morceau glam qu'on aurait bien vu porter sur la peau du Duc Blanc.
"Take care about your long hair / it's not growing any longer / I guess it desappeared" chante-t-il dans "Take care (to comb your hair)", encore une fois on revient sur les cheveux, métaphore de plusieurs vies.
Ty Segall aime bien se moquer, le dernier morceau "Untitled" est un fake, cadeau offert à ses fans : 13 secondes d'un riff de guitare et un rire de fond, qui terminent cet album sulfureux. Il nous avait prévenu dès le titre, c'est tout simplement lui : Ty Segall.
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