- Dis, on va au printemps de Bourges ?
-
OK, y a qui ?
-
Laura Cahen, tu connais ?
-
Et non...
Et si, maintenant je connais, la voilà, stylée dans la robe de sa triple arrière-ancêtre, élégante en maquillage loup-garou, moderne en chanson pop aérienne. Nord, Laura Cahen, la Vivaldi de mes humeurs. L’album est construit en quatre parties, pour quatre saisons, quatre couleurs, quatre ambiances.
Chapitre 1.
Au nord l’automne est bleu. L’album commence subrepticement, sur la pointe des pattes, la voix de Laura Cahen sépulcrale s’accroche aux cordes pincées, puis elle monte planer là-haut, juste au-dessus, à l’étage onirique où la réalité s’estompe et devient floue, nous la suivons "A travers champs, les pieds nus, au galop, à cru, sur l’eau, je fous le camp" ("Loin").
Chapitre 2.
Hiver orage. Une marche sombre entraîne les âmes égarées vers un rivage anonyme, Laura Cahen se fait sirène odalisque de murmures, entre rêve et prison : "Les oiseaux, sans manteau ni bonnet, sont allés vers le nord, aussitôt se noyer, se geler faire le mort, s’en aller vers le nord" ("Froid"). L’infini des étendues océaniques, les intempéries, les colères des cieux sont autant de moments propices à l’introspection vers les origines : "je chante la pluie en attenant jeudi, tu hantes mes nuits en attendant le vent et je chante le temps en attendant souvent" ("La pluie").
Chapitre 3.
Rouge printemps. Des cordes cristallines réinventent les prémisses de la floraison, les bourgeons s’éveillent sous le spectre de la lumière décomposé dans la rosée. L’espoir, l’envie, le renouveau : "Je fais le point à vol d’oiseau, je te rejoins, je plie, je suis le roseau qui danse dans le vent, tu es le vent" ("Roseaux"). Les promesses poussent en ondulations : "J’ai dans mon cœur tout un tas de maisons, tu te dis à quoi bon dans ta bonne humeur, tout un tas de chansons où je te dis qu’ailleurs" ("Ca dépend des saisons").
Chapitre 4.
L’été noir, la voix se fait délicate, les rythmes alanguis sous la chaleur épaisse, les violons s’invitent, la douleur des absents est présente. "Qu’on le vole, ton sourire, je le retrouverai, j’écumerai, folle, mes souvenirs" ("Feu"). L’horizon transige entre espoir et tragédie : "J’attends les chagrins d’amour, que les cigognes courent, j’attends que tu m’éparpilles aux alentours" ("Les cigognes").
Nord est un voyage depuis l’immortalité jusqu’à l’infini. Intemporelle et voluptueuse, la musique emporte le passager au-delà des limites convenues entre rêve et réalité. Laura Cahen est un oiseau, tantôt planante, tantôt insistante, sa musique ne connaît pas de frontière, elle accompagne les insomnies et les sommeils profonds.
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