Mais comment fait-il ? Pour moi, le mystère demeure entier… No More Rainbows de Nicola Testa est la représentation sonore de la planète Saturne. Alors que certains prétendent que son sol est gazeux, et que poser le moindre engin à sa surface équivaut à un suicide par aspiration concentrique, Nicola Testa se ballade sur et sous sa surface d’un pas nonchalant tout en dodelinant de la tête.
Le début est une course sur une plage désertée, ou la découverte du marais où naviguer, ou la contemplation d’une forêt dense à traverser…. Les rythmes électroniques sont oniriques, puis un basson non-identifié fait son entrée. Breath profondément et le voyage peut commencer. Let’s go.
"We are vulnerable, we are rainbows, live for the magic of, living the magical" ("Rainbow"). Entre rite chamanique et mantra décompresseur, le premier titre est à lui seul un parcours initiatique vers le mieux du meilleur du dedans de toi. Prêt pour la suite : répand le bonheur et l’optimisme autour de toi dude !
No more rainbows est présenté sous l’étiquette "pop song ensorcelante", un peu réducteur mais il fallait bien résumer l’assaisonnement de Nicola Testa avec quelques sujets. Histoire que je puisse me pencher un peu plus sur les prédicats complémentaires de ce premier album. L’artiste a mis près de deux ans à sortir ce bijou de musique électronique, entre mélancolie et espoir.
L’ensemble est fort élégant, construit avec l’ossature centrale du son aérien et de la voix de Nicola Testa. Mi-feulement, mi-murmure, sa voix fait office d’organe complémentaire aux mélodies et claquements orchestrés dans le paysage. Tout à fait le genre de bagatelle qui entre négligemment par une oreille et reste agrippé au marteau du tympan avant de s’insinuer directement entre deux neurones pour y faire son nid, tranquille…
L’album est travaillé, chaque note vibre avec précision en écho à un groupe d’autres, chaque rythme est calculé en corrélation avec un battement de cœur. Les pulsations s’enchaînent et se lient à une transe artificielle, polychromique, enfin, vous êtes arrivés sur Saturne. Certes, le voyage était un peu long, mais il n’est rien face à l’immensité du monde découvert.
Un sacré moment d’introspection dansant, chic et glamour comme tout, en d’autres surfaces, sur d’autres sols, dans d’autres matières. De l’authentique électro-song, celle qui porte la science-fiction génétiquement modifiée dans ses entrailles. A suivre.
# 13 octobre 2024 : Sur un malentendu ca peut marcher
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