Oh, My Lady
(Autruche Records / Differ-Ant) mars 2017
Et si le nouveau disque (le cinquième en déjà vingt ans de carrière) des Français de Da Capo possédait tout ce que nous aimons dans la musique : la recherche d’intensité, la volonté d’écrire de grandes mélodies, le lyrisme, les climats, les émotions, une production, les arrangements, une ambition, une voix ?
Avec beaucoup de grâce, le groupe continue de construire de très belles chansons ("We have been waiting here", "Beauty from you", "Oh, my lady", "Cold In The Night", "Far cry", "Stranger") et de les habiller de velours, de soie et d’une certaine mélancolie (et pas que sous forme d’éloges à l’hiver !). On ne porte pas un nom tiré d’un album de Love pour rien (c’est assez révélateur dans le titre "We have been waiting here" par exemple)…
Avec cet Oh, My Lady, Da Capo construit des ponts entre Love donc mais aussi les Beatles, Bowie, Tindersticks, Calexico, Robert Wyatt, Ghinzu, Mercury Rev ou David Gilmour et semble capable de jouer sur de nombreux registres différents tout en ne se laissant jamais déborder par ses propres influences. Richesse des mélodies poignantes, fragiles parfois, dont on ne peut se défaire, harmonies mineures entre tragédie et romantisme, longues plages instrumentales, écriture en tiroirs, voix véhicule à émotions, belles nuances, tempi faussement calmes, arrangements veloutés, et l’album atteint son climax avec les superbes "Cold In The night" et "Beauty from you". La très grande classe… non, une tuerie et on espère que le mot fine arrivera le plus tard possible.