Juin, 36 dégrés, l'été est arrivé avec sa chaleur étouffante et vous fait rêver de terrasses, de parcs, de glaces et d'un album shoegaze. Vous fouillez alors entre les nouveaux sorties et vous tombez sur ces quatre gars de Brooklyn : les Beach Fossils (qui font leur apparition aussi dans la série Vinyl, créée par Mick Jagger et Martin Scorsese).
La première formation voit le leader Dastin Payser avec Zachary Cole Smith, aka DIIV, à la batterie, John Pena à la guitare et Christopher Burke à la basse. Et après les nombreux changements de line up, un autre départ (encore un batteur !) est signé par Tommy Gardner, remplacé par Jack Doyle Smith.
Trois albums, trois batteurs différents pour un changement de direction : les gars ont grandi, ont quitté la protection de Captured Records et ont demandé des collaborations spéciales pour cet album. Leur dernier album, sorti le 2 juin sur le label du chanteur, Somersault (Bayonet Records, 2017), arrive quatre ans après Clash the Truth et sept ans après leur debut éponyme, Beach Fossils.
La première piste, "This Year", commence avec "la" bonne proposition du nouvel an : "This year I told myself it'd be a better one en ajoutant qu'en tout cas No, I won't be there in time".
Le rythme dream pop est enchaîné par le deuxième morceau, le plus attendu. "Payser" est accompagné par Rachel Goswell, sa voix cotonneuse marque le relais officiel du jeune groupe : les Slowdive rencontre leur jeunes héritiers.
"Saint Ivy" est le morceau expérimental qui fait qu'on puisse appeler cet album "l'album de la transition" ou bien "de la maturité", un morceau qui se sert de flûtes, d'un piano et, comme "Closer Everywhere", du son typique de Mac DeMarco.
Et on arrive donc à ce qu'on cherchait, "May 1st", un hommage à l'été : le refrain répète "sun goes down / time goes down" avec des chorus de "ah-ah-ah" à chantonner pendant qu'on boit une piña colada au bord de la mer, ou pendant qu'on conduit vers le prochain festival qui remplit notre agenda d'été.
On revient sur des faux airs des Real Estate, des Wild Nothing, de Toro Y Moi, et évidemment du petit frère DIIV, jusqu'à quand Cities Aviv, rappeur de Memphis, s'invite sur "Rise" pour introduire une atmosphère spoken-word, presque soul / r'n'b, accompagnée par un saxophone qui nous fait penser d'une B.O. de film américain des années 80's.
Encore du piano sur "Social Jetleg", un morceau qui mérite déjà que pour le titre, et qui nous rappelle que ça sert à rien finalement de perdre son temps ("can't waste all our time over again").
Et on reste dans la vague critique de l'actuelle société américaine avec "Down the Line", dont la déclaration "I don't want your Wall Street" : voilà Wall Street devenir la métaphore pas trop obscure du social qui rencontre l'individuel.
"Sugar" se lève avec le mood vintage, le synth, une bassline qui aide le riff doux de guitare, et "Payser" qui avec sa voix aérienne déclare s'être perdu : "On the outside / on the outside / I'm lost in".
"Be Nothing" et "That's all for now" (observer l'ironie du choix de ce titre comme dernière piste !) concluent cet album qui dit adieu aux obsessions lo-fi de la première période Beach Fossils, en gardant la simplicité qui ici est à l'ordre du jour.
Des mélodies accrocheuses, qui font glisser ces 11 pistes dans le sac de plage : à écouter cette saison et à re-écouter plus tard pour échapper au gris du prochain hiver.
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