Ce disque est comme une histoire de (re)naissance ou de nouvelle naissance, une histoire d’envie de plus de liberté, si tant est que le contrebassiste Théo Girard et sa musique ne l’étaient pas avant. Il marque les débuts d’une écriture faite avec et d’abord pour son instrument et non plus pensée pour le collectif. Une écriture qui lui fait donc forcément résonnance entre ses inspirations : le hip-hop US (1993), des lieux (Dassaud, Théâtre du Soleil), ses enfants (La traversée du pont par le chameau), un de ses anniversaires (The 6th part of the cake), les groupes avec lesquels il a joué (Bratsh dans Théâtre du Soleil, Sibiel dans La poésie des camions, Le bruit du [sign] dans Waiting for Ethiopia on a bosphorus bridge).

Un disque plein de graves, de groove, de rondeur sonore, de légèreté, de rythmes syncopés, d’explosion mélodique où l’on retrouve un sens certain du phrasé, de la conduite mélodique et des influences allant de Dave Holland à Bruno Chevillon, en passant par The Roots ou Hein van de Geyn et tous les musiciens qui l’ont accompagné. Avec l’excellent batteur écossais Seb Rochford et le trompettiste Antoine Berjeaut, Théo Girard offre avec ce premier disque sous son nom une musique énergique et surprenante, jamais ennuyeuse...