Voilà un disque qui va diviser. Génial ou anecdotique ? Groupe sauveur du rock français (à ne pas confondre avec à la française...) ou juste un groupe de plus ? D’actualité ou totalement dépassé ? Très bon groupe ou musiciens incapables d’écrire vraiment, de terminer une chanson ? Comme toujours, la réponse n’est pas aussi simple et se situe un peu au milieu de tout cela.
Une chose que l’on ne pourra pas leur retirer, c’est l’honnêteté. Cela ne fait pas forcément de bons disques je vous l’accorde, mais elle est bien là, et cette ligne de conduite force le respect. Il y a aussi cette façon de faire cette musique avec persévérance, ce garage rock aux saveurs sixties, nous éviterons soigneusement d’utiliser ici le terme psychédélique qui, au fur et à mesure (ce Shadow People est leur sixième disque) leur a apporté une certaine notoriété.
La présence sur ce disque d’Anton Newcombe, Bertrand Belin, Peter Hook, de l’ami Pascal Comelade ou d’Emmanuelle Seigner en est un bon indicateur. Bon déjà le duo (Marie et Lionel Limiñana) ne fait pas vraiment du garage rock ou en tout cas il l’élargit assez pour le sortir de l’ornière. Comment ne pas penser au Velvet Underground surtout, à The Cure, New Order ou à The Brian Jonestown Massacre ? Les Français regardent vers le passé ? Normal, c’est un peu le concept de ce disque. En choisissant Berlin et non plus ses terres occitanes, The Limiñanas en capte une certaine atmosphère ou est-ce notre subconscient ?
Shadow People est un disque sombre, motorique et magnétique. Déchiré. Où rien n’est vraiment simple. Un disque dans lequel il faut accepter de se plonger, accepter d’être absorbé par ce son incroyable (tout le monde sera forcé de reconnaître cette densité, cette force). Il faudra donc l’écouter avec un volume assez haut. Rester à la surface serait passer à côté. Alors pourquoi ce disque ne nous emporte pas complètement ?
Tout simplement parce que le plutôt très bon côtoie le vraiment passable. Parce que le featuring de Peter Hook est une vaste plaisanterie (une redite : "Garden of Love" sur Malamore ne cassait déjà pas trois pattes à un canard...), que "De la part des copains" nous fait plus penser à Bruno Nicolai ou Armando Trovajoli qu’à Ennio Morricone, que les chansons souffrent d’une écriture parfois légère ou tombent dans une certaine facilité.
Mais il serait de mauvaise foi de ne pas dire tout le bien que nous pensons de l’atmosphère générale que dégage ce disque, de son côté lancinant, et comme nous l’avons dit plus haut du son (c’est dans certains détails instrumentaux que se cache le sel de ce disque), et puis il y a quand même de très bons titres comme "Dimanche" avec Bertrand Belin (le meilleur titre de ce disque), "Motorizzati Marie", "Le premier jour", "Shadow People" avec une vénéneuse Emmanuelle Seigner.
Alors oui il y a des moments vraiment bons dans ce Shadow People, ils sont juste noyés parmi ceux qui ne décollent jamais vraiment. Nous sommes très contents que ce groupe ait du succès, nous le serions encore plus si c’était pour un disque qui le mérite vraiment...
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.