Pour cette avant dernière journée de sa 2ème édiiton, le Festival Fnac Indétendances propose une programmation plutôt noisy avec Gomm et Lofofora, programmation qui a attiré un public très nombreux.
Le présentateur promet une soirée qui va tenir éveillés les voisins de Paris Plage.
Ce sera promesse tenue.
Remarqués aux Transmusicales de Rennes en 2001, Prix attention talent scène du Printemps de Bourges et Prix Sacem autoproduit en 2004, Prix attention talent disque du Printemps de Bourges 2005, année qui voit la sortie Destroyer to perfection, leur premier album totalement abouti, Gomm est incontestablement un groupe qui monte.
Nous les avions vus pour la première fois en live à Solidays et ce fût un vraie claque.
Gomm, c'est Marie (chant, synthé), Guillaume (guitare), Mathieu (basse) et Olivier (batterie) disposés en arc de cercle sur la scène pour mieux se voir, mieux se lancer des apostrophes vocales et mieux investir le public.
Une sirène hurle. Attention, Gomm, cravaté et de noir vêtu, attaque avec le métronomique "Karl Heinz Mucke" qui ne laisse pas au public le temps de reprendre son souffle et au cours duquel le duo de voix féminine et masculine en allemand tourne au duel jusqu'à l'assaut final doublé de beaux duos guitare-basse.
Les morceaux de Gomm, chantés en allemand, français ou anglais, sont des cyclones qui ravagent tout sur leur passage avec des synthés hypnotiques, des guitares échevelées qui font sauter les fusibles, même au sens propre et une batterie martiale qui ne s'en laisse pas conter. Gomm c'est l'énergie et le plaisir de jouer. Aucun doute quand on voit Marie souriante et échevelée !
Il nous joue le meilleur de son album ("I need", "Rejoice", "Into perfection","Organic unity") mais aussi des inédits ("No disappointment") qui laissent heureusement présager de son avenir. Un concert net, sans bavures, maîtrisé. Le fond et la forme. N 'hésitez pas à aller prendre d'une décharge électro-punk-rock quand ils passeront près de chez vous !
Est annoncé ensuite Lofofora, qui n'est pas un jeune groupe, mais qui selon le présentateur, doit avoir la place qu'il mérite.
En effet, Lofofora existe depuis 1989 et renconctre un certain succès. Il chante des textes engagés contre le racisme, l'exclusion et les extrémismes de tous bords sur une musique plutôt rentre-dedans et non avare de décibels.
Le groupe est attendu de pied ferme par son jeune public aux t-shirt et compositions capillaires aisément reconnaissables qui trépigne pendant le changement de matériel.
C'est parti ! Lofofora déverse sa rage. Les fans lèvent le poing et scandent les paroles connues par cœur car elles sont souvent inaudibles sous le mur de son. Un gros son asséné, un son "bourrin" dixit Reuno lui-même au cours du concert.
Comme le cactus hallucinogène mexicain dont il a pris le nom, Lofofora a un effet magique sur le noyau dur du public qui entre en transes dès les premières notes, pogote à tout va et slame pour se heurter et tomber derrière les barrières de sécurité.
Reuno va d'ailleurs intervenir entre deux morceaux pour demander au public de calmer ses ardeurs. "On joue sur une musique rock et pour moi c'est une musique faite pour secouer les bassins, les têtes et les consciences. On essaie d'appuyer là où ça dérange, là où ça fait mal de temps en temps." dit le groupe.
Et bien c'est réussi parce que ça secoue. Peut être plus les corps que les consciences mais sait-on jamais.
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