Le 16 octobre 1984, un jeune enfant est retrouvé mort dans une rivière, pieds et poings liés. L’affaire du petit Grégory débute, va traumatiser la France sans que l’enquête et la justice ne puissent résoudre ce meurtre. Trois semaines après la mort du petit Grégory, Gérard Welzer est missionné pour défendre Bernard Laroche, celui qui fut le premier accusé de ce meurtre avant d’être disculpé puis assassiné par le père du petit Grégory. Trente ans ont passé et Gérard Welzer est toujours au cœur du dossier, en tant qu’avocat de la veuve et des enfants de Bernard Laroche.

Il publie aujourd’hui un livre qui fait suite à la résurgence de l’affaire en juin dernier avec la mise en examen des époux Jacob et le placement en détention provisoire de Muriel Bolle, la belle sœur de Laroche qui l’avait accusé il y a trente ans avant de se rétracter.

Ce livre, c’est l’intime conviction d’un témoin clé qui n’hésite pas à dire aujourd’hui que les enquêteurs "ont tout faux". Pour lui, la vérité de l’affaire est bien ailleurs et toutes ces mises en examen aboutiront à un non lieu. Une fois encore, les errements de la justice sont mis en lumière et son livre est là pour le démontrer. Gérard Welzer a rassemblé les notes qu’il a pu prendre depuis le début de l’affaire pour nous livrer son intime conviction concernant cette affaire.

Pour lui, il n’y a aucun doute qu’il s’agit d’une affaire de haines intrafamiliales. Il confirme la présence de plusieurs corbeaux et nous précise que le lieu de la mort du petit Grégory n’est toujours pas connu avec certitudes. Il précise à la fin que la vérité sera sûrement connue un jour.

Le livre est passionnant car, même si on connaît l’affaire déjà dans les moindres détails, Welzer nous la raconte telle qu’il l’a vécue. Il nous raconte par exemple sa première rencontre avec Bernard Laroche le lendemain de son placement en prison. Il dénonce en même temps les informations erronées colportées par les médias et les faux coupables livrés à la vindicte populaire.

En même temps, il met en lumière des faits oubliés par la justice qui font que pour lui, la vérité a dû parfois être approchée de très près. Il pense même qu’elle figure déjà dans le dossier. Il nous livre ses intimes convictions sur l’implication des personnes soupçonnées et ses hypothèses quant à ce qui s’est véritablement passé.

Enfin, il insiste surtout sur l’énormité de la réouverture du dossier en juin 2017 suite à un message retrouvé dans un cahier d’une église. Il dénonce les frais exorbitants de recherche d’ADN (plus de 600 000 euros alors qu’on sait que cela ne donnera rien) quand de nombreux tribunaux n’arrivent pas à payer les greffiers qui y siègent.

Il dénonce aussi le mélange des genres qui, pour lui, est la marque de fabrique de l’affaire Grégory, les nombreux dérapages et la présomption d’innocence qui est rarement respectée. Son livre enfin, tente de laver l’honneur de Bernard Laroche, son client qui se retrouve, bien qu’il soit mort, de nouveau accusé.

L’affaire Grégory ou la malédiction de la Vologne est un livre courageux, dans lequel l’auteur ose poser les bonnes questions en tentant d’y apporter ses réponses.