Stephen Malkmus était de passage à Paris pour présenter sur scène les morceaux de son dernier disque Face the truth, sorti il y a déjà quelques mois.
Depuis le sabordage de son ancien groupe, le cultissime Pavement, Malkmus s'est montré assez actif et prolixe (trois albums) en formant un nouveau groupe, les Jicks.
Face the truth nous avait permis de retrouver un Malkmus en sacrée forme et surtout assez inspiré. Malgré quelques fautes de goût, le bonhomme ressortait les bonnes vieilles ficelles Lo-fi qui avaient largement contribué à la notoriété de son ancien groupe.
Ce soir, sur scène, Malkmus restera fidèle à son image de gentil "slacker". Il déroulera tranquillement son répertoire solo (il ne reprend jamais de titres de son ancien groupe) avec quelques interludes divertissants : il tente quelques phrases en français, et les filles fondent.
Il s'accorde, se trompe de guitare mais toujours avec classe et élégance. Il disserte allègrement sur Versailles avec le public, apprend que la population de ladite ville est principalement composée de vieux riches et s'exclame : "Air vient de Versailles non ? Ca explique certaines choses…".
Malkmus joue à Docteur Jekyl et Mister Hyde… Lorsqu'il s'empare de sa Fender accordée en open-tuning, ça sent bon les bons vieux titres aux forts relents de Pavement.
Mais lorsqu'il troque celle-ci pour une Gibson, Malkmus se lance dans des solos boursouflés et surfaits et se prend pour le guitar-hero qu'il ne sera jamais…
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