C'est dans une Maroquinerie copieusement remplie que Trish Keenan et James Cargill sont venus assurer le service après vente de leur impeccable Tender Buttons , qui s'impose déjà d'ores et déjà comme un des grands disques de 2005. Pour l'occasion, le duo s'est adjoint les services d'un guitariste/claviériste et d'un (trop ?) énergique batteur.
Le public semble impatient de voir ce que vont donner les nouvelles compositions du groupe, qui a quelque peu délaissé les ambiances bucoliques et guillerettes de ses précédents disques pour explorer des territoires musicaux plus âpres et moins chatoyants.
La prestation du groupe est accompagnée d'une projection de visuels résolument arty et abstraits, parfaitement au diapason avec les motifs répétitifs et les ambiances tissés par James Cargill.
Les compositions de Tender Buttons sont bien évidemment à l'honneur : l'impeccable "Mickael" ou encore l'hypnotique "Corporeal".
Seul petit bémol : l'ensemble à l'air terriblement guindé et clinique. Chaque musicien semble appliqué sur son instrument à jouer chaque note avec une rigueur quasi prussienne Cette impression est renforcée par la rigueur métronomique, limite martiale des basses… C'est dire si ça déconne…
La jolie Trish passera la plupart du concert à se planquer derrière sa frange terriblement sixties et à balbutier de timides "Merci". Même si le groupe tente parfois de créer de petits interludes à la My Bloody Valentine, ça reste un peu hésitant…On aura tout de même le droit à une petite brise fraîche (il faut dire qu'il fait une chaleur suffocante dans la salle) avec un "Come On Let's go" efficace et sexy.
Peu avant de quitter la scène le groupe se lancera dans un morceau qui jouera beaucoup sur la montée en tension.
D'ailleurs le tout se terminera dans un maelström sonique qui suscitera l'enthousiasme de la foule parisienne.
Reste à savoir pourquoi le batteur en fait des tonnes. Il donne vraiment l'impression d'avoir tout juste été débauché de chez Napalm Death…
Le groupe se fendra de deux rappels, dont une magnifique et très réussie reprise de Nico, à qui Trish est souvent comparée pour son phrasé froid et limite frigide.
Broadcast s'impose comme un groupe discret mais terriblement essentiel et inventif, certes une peu atypique dans la faune du "renouveau" de la scène britannique, mais qui laisse présager de nouvelles et excitantes aventures sonores…
A suivre.
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