Vendredi 16 novembre
Une convention internationale du tatouage se tenait pendant trois jours au Palais des Congrès et des expositions de Saint-Brieuc. Parallèlement, au même endroit, on pouvait assister, les vendredi et samedi au festival Street Punk Ink Mas Party. Froggy’s delight y était.
Arrivée tardive le vendredi soir dans la brume bretonne pour assister à la fin du concert de The Damned, groupe de punk rock britannique. Prestation a priori convaincante selon mes amis présents, malgré la voix toujours un peu particulière du chanteur. Malheureusement pour le spectateur les concerts, répartis entre les deux scènes, jouaient simultanément si bien qu’il était impossible de suivre les concerts en entier. Au même moment, jouait Stomper 98, groupe de punk/oï allemand avec la présence de Lars Frederiksen, le guitariste de Rancid. Le groupe a livré une prestation puissante et très efficace. L’achat de leur disque Althergebracht s'impose.
Bonecrusher, un autre groupe de punk/oï était initialement programmé mais a été annulé sans que les festivaliers en soient informés et sans la moindre solution de remplacement. Fort heureusement, le mythique groupe de hardcore New-Yorkais Sick of it all a largement compensé l’attente en livrant un énorme concert grâce à une setlist variée. Un des temps forts de ce festival.
Samedi 17 novembre
De retour le lendemain en fin de journée pour assister à la prestation du groupe de Hardcore New Yorkais Sheer Terror. Ils n’étaient pas venus en France depuis une vingtaine d’années et on ne devrait pas les revoir de sitôt. Ils ont en effet joué dans une salle (ou plutôt un hangar) à la température frigorifique devant un public constitué d’une cinquantaine de spectateurs tout au plus. La situation en était même gênante pour le groupe. Sur le plan musical, Sheer Terror a livré une prestation solide en finissant par leur reprise hardcore de "Boys don't cry". Ils méritaient vraiment un autre accueil.
L’enchaînement s’est fait avec un autre groupe hardcore new yorkais mais plus punk, Murphy's Law, initialement programmé le vendredi qui, au final, a donc joué le samedi. Remarquable prestation avec une belle symbiose entre le public et le groupe (le chanteur allant même jusqu’à partager sa bouteille de Whisky).
Il a été décidé de faire l’impasse sur Vulcain, groupe de hard rock des années 80’s, dont la présence apparaissait assez curieuse par rapport au reste de la programmation. Une petite visite par la très belle convention du tatouage puis place à la restauration. Celle-ci s’est avérée désastreuse avec des prix totalement exorbitants (le burger / frites à 12 euros ou la quiche / salade à 8 euros sans boisson). De mémoire de festivalier, on n’a jamais constaté de tels prix y compris lors de festival parisien type Pitchfork.
La digestion de ce burger de luxe s’est faite devant Anti-Nowhere League, groupe de punk anglais avec le plaisir de chanter à l’unisson leur titre "So What" (titre popularisé par Metallica). Compte tenu du froid régnant dans cette salle, nous avons décidé de nous installer définitivement devant l’autre scène pour assister tout d’abord à The Undertones. Il s’agit d’un groupe punk nord-irlandais de la fin des années 70’s qui a notamment tourné avec The Clash. Ils ont livré ce soir-là une époustouflante prestation notamment grâce à la présence scénique de leur chanteur dont l’attitude faisait parfois penser à Morrissey. Le public a été vraiment conquis par ce set et plus particulièrement à la fin lorsque le groupe a repris ses chansons les plus connues ("Teenage Kicks" et "Here come the summer").
Cette seconde soirée s’est terminée pour nous par un autre groupe mythique anglais de la fin des années 70’s : The Selecter. Il s’agit d’un groupe de ska mais avec sur scène, la présence d’une guitare jouée de façon très rock permettant ainsi d’avoir un rythme plus accéléré. En tout cas, ils ont livré une prestation bien pêchue permettant ainsi de repartir de ce festival avec le plein d’énergie.
Bilan de cette troisième édition : les organisateurs ont clairement voulu franchir une étape supplémentaire cette année, notamment par la mise en place de deux scènes. Or, malheureusement, la marche est pour l’instant trop haute. L’organisation était déficiente au niveau de la nourriture, de la qualité de la salle dite Bries, de l’information des spectateurs (annulation de plusieurs groupes, changement de date), du fait de faire jouer de façon simultanée des groupes. De même, il ne peut pas être passé sous silence la présence inacceptable de spectateurs arborant des signes ostentatoires d’appartenance à des mouvements politiques extrémistes. En revanche, on ne peut que féliciter les organisateurs pour cette très belle programmation musicale couvrant à la fois du punk, du ska, du oï ou du hardcore.
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