C'est en gagnant le concours CQFD 2004, organisé notamment par les Inrocks, que le trio grenoblois Rhésus a attiré l'attention des médias et réédité son mini album Meanwhile (at) the party enregistré à l'arrache et qui pourtant était doté d'un tel potentiel que le label PIAS ne s'y ait pas trompé.
S'en est suivi un an de travail pour Aurélien Marie (guitare/chant), Laura Rosello (basse/chant) et Simon Nodet (batterie). Un année fructueuse puisqu'elle donne naissance à la parfaite réussite qu'est leur premier album Sad disco.
Cet album est une réussite à plus d'un titre, et ce au fond comme en la forme.
Pour la forme, Rhésus est allé enregistrer en Belgique, pays qui devient décidément la plaque tournante du pop-rock indé en Europe non seulement en tant que creuset prolifique de groupes talentueux que pour la technique qui a su se hisser au niveau de l'anglo-saxonne.
Il en résulte une production irréprochable et particulièrement intelligente de Denis Moulin et Jo Francken comme le mastering réalisé aux States sous la houlette de Howie Weinber .
Pour le fond, trois points forts : la pérennisation du son Rhésus, la confirmation de la qualité d'écriture et de composition des morceaux révélée dans le 5 titres et la résolution de la quadrature du cercle en opérant une réelle fusion pop-rock qui aboutit à une pop incisive et/ou un rock mélodique.
En effet, le groupe a su préserver le son Rhésus qui ressortait de manière patente du mini album et qui joue indéniablement en matière d'identification et de reconnaissance du groupe. Ce son résulte (encore et souhaitons leur pour longtemps) de leur créativité qu'il qualifie de naturelle c'est-à-dire de spontanée.
A cet égard, "Bikini test", "Just let go", "Sorry" et "The actress" sont significatifs.
Cette qualité d'écriture leur permet de réussir un album non répétitif qui s'écoute sans ennui bien qu'homogène comme autant de déclinaisons d'un agrégat imparable basé sur l'alternance des rythmes et des atmosphères placées néanmoins sous le signe d'une certaine mélancolie.
Résultat : sur 12 titres, Rhésus réussit le petit miracle d'avoir créé au moins 5 tubes potentiels comme "Bikini test", "Just let go", "Sad disco", "Sorry for this", "The actress" et deux magnifiques chansons à deux voix "Get over" et "Afternoon".
Et puis, pour finir, mais il ne s'agit pas du moindre, voyez comme chaque morceau contient tous les ingrédients pour se métamorphoser aussi bien en pure pop acoustique qu'en rock puissant !
Voilà it's all ! Inutile d'en dire plus. Si, quelques mots encore. Ne perdez pas de vue Rhésus qui s'annonce désormais comme tête de ligne dans un registre musical relativement indigent dans l'Hexagone.
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