Monologue dramatique d'après la nouvelle éponyme de Nikolaï Gogol interprété par Antony de Azevedo dans une mise en scène de Thierry Harcourt.
Tel est le cas avec Popritchine, le protagoniste de la nouvelle "Le Journal d'un fou" de l'écrivain, poète et dramaturge russe Nikolaï Gogol avec son incarnation émérite par Antony de Azevedo sous la direction éclairée de Thierry Harcourt.
L'opus retrace la dérive psychotique d'un homme ordinaire et médiocre occupant un poste de fonctionnaire subalterne qui, souffrant d'une sur-estimation de soi se croyant d'ascendance noble, certes désargentée mais promis à un avenir glorieux, décroche du principe de réalité.
De frustration en rancoeur, d'angoisse en déception par son amour transi pour la fille du directeur de cabinet auprès duquel il officie mollement comme tailleur de plumes, il est atteint d'un délire de persécution et, après l'échec des stratégies d'évitement, de l'attitude bravache à la misanthropie, victime de décompensation psychique avec confusion identitaire, il sombre dans la folie.
Dans une scénographie épurée, un baquet en zinc évoquant l'illusoire effet purificateur de l'eau ainsi que la violence des traitements pratiqués par les aliénistes du 19ème siècle, le jeu organique particulièrement maîtrisé de Antony de Azevedo s'avère aussi efficace que convaincant tout en induisant l'émotion poignante que suscite cette immersion dans les égarements de l'esprit. De la belle ouvrage.
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