"Ne me dis pas que tu m’aimes, d’autres l’ont dit, d’autres m’ont dit je t’aime, et sont parties."
Après le sombre et fort Toi non plus sous-titré "Chroniques d’une séparation", Divine sous-titré "Chroniques d’une rencontre" est le second volet d’un diptyque consacré aux histoires d’amour.
Dans la lignée de la grande chanson française (Françoise Hardy, Barbara...), Maud Lübeck chante le bonheur et l’amour, le bonheur de l’amour. Quelques chansons douces, parfois presque aériennes sur un piano néo-romantique. Plus que simplement une histoire de rencontre, ce Divine est une histoire de vie : une histoire de regards, d’un coup de foudre, de l’amour naissant, de son éclosion et de son épanouissement. C’est le bonheur mais avec son revers également : de la vie à deux, la peur que tout cela ne lui échappe et ne s'arrête. On ne peut faire plus simple et plus beau. Car la jeune femme n’en rajoute pas dans les fausses pudeurs, le pathos. Pas de fugue colorée, pas d’envolées lyriques béates mais, une sensibilité, une sensation mélodique, de délicieuses, chics et tendres chansons.
Nous pourrions écouter son disque avec un regard distancié, de loin, sans y vraiment y prêter attention, en trouvant ces chansons jolies mais sans plus. Cela serait passer complètement à côté de cette mise à nue, gracile, fragile et poétique. L’écriture donne le vertige, les paroles, les notes touchent en plein cœur. Comment ne pas se sentir concerné comme ayant vécu les mêmes choses ? Demande-t-on autre chose à la musique que de nous bousculer ou de nous émouvoir ?