Seul en scène humoristique écrit et interprété par François Mougenot dans une mise en scène de Caroline Darnay. Pour les amoureux de la langue française et amateurs de jeux de mots, d'humour et d'esprit, la fantaisie proposée par François Mougenot sous le titre "Ma grammaire fait du vélo" s'avère davantage qu'une pépite.
Un "You Koun-Koun" humoristique pour oreilles averties et attentives placé sous le signe d'un roboratif humour au second degré et à double voire triple détente.
Vêtu comme un dandy-farmer, oeil malicieux et langue déliée qui se prête à des exercices locutoires de haute virtuosité, François Mougenot taquine plus d'une muse avec un trait de plume déliée pour narrer quelques épisodes rocambolesques, et néanmoins érudits, d'un voyage dans les subtilités et dédales de la langue française.
Qualifié à juste titre de "gentleman vocabulacteur" par sa complice Caroline Darnay qui assure une direction d'acteur tempérant son ardeur didactico-démonstrative, il propose donc un seul en scène à l'humour aussi policé que caustique dans la lignée des grands auteurs du début du 20ème siècle.
Après un jouissif préambule en "version française" sous-titrée en "novlangue tendance", et avec, entre autres, le décryptage de l'emploi des pronoms personnels, l'exégèse des pseudo-phrases historiques et les délices de la conjugaison au subjonctif, François Mougenot délivre avec un grand sérieux de jubilatoires morceaux choisis scandés par des intermèdes musicaux "ad hoc" composés par Hervé Devolder.
Et puis, il sait pousser la chansonnette et grand amateur de fables, il a notamment commis de délicieux pastiches lafontainiens regroupés en "Variations sur un air connu", régale le public d'une édifiante fable inédite "Le Singe et le Perroquet".
Dans sa note de mise en scène de Caroline Darnay compare l'officiant à Phileas Fogg, le héros du "Tour du monde en quatre-vingt jours" de Jules Verne : qui, àl'issue de ce spectacle, refuserait un tel voyage au long cours au coeur de la langue française ? |