Il est 21 heures pile lorsque résonnent les premiers accords de "Self Made Man", le premier titre de Moonman, accompagné pour l’occasion de son "Unlikely Orchestra", en l’occurrence un guitariste, Lionel Giardina et un batteur-bassiste-clavier, Freddy Woff.
Ce set, principalement acoustique prouve que Michel M, le principal responsable du projet Moonman est aussi à l’aise avec les ambiances boisées qu’avec l’électricité ou les escapades électroniques.
Le trio déroule de belles versions épurées et dégraissées de morceaux qui figureront sur le prochain opus du garçon (Froggy’s Delight vous reparlera de l’album à paraître de ce prolixe et inspiré auteur compositeur de la région parisienne).
Ce soir Moonman peut compter sur les arrangements de son comparse
Lionel Giardina, qui alterne arpèges cristallins et orages
électriques subtilement maîtrisés. Ces salves
savamment orchestrées ne sont pas sans rappeler celles de John Berry d’Idaho…
Sur "Sacha’s Alone", ses arpèges sautillants rappellent les merveilleux Sea And Cake, tandis que Moonman déroule une impeccable rythmique folk…
Pour l’occasion, "Female
Democracy" se transforme en une exquise balade mélancolique
portée par un texte subtil, car Moonman a un talent certain
pour mettre en mots de manière juste les doutes existentiels
sans sombrer dans le sentimentalisme exacerbé ou la niaiserie.
Le public se laisse visiblement conquérir par les mélodies chiadées de cet "improbable" mais délectable trio. L’homme de la lune finira même par "embaucher" le public sur les chœurs d’ "Easily" …Les Polyphonic Spree n’ont qu’a bien se tenir, on tient peut être une nouvelle chorale gargantuesque…
Affaire à suivre de près.
Les belges de Zita Swoon, termineront cette soirée avec un set impeccable.
Si le groupe vient du plat pays, la musique des anversois n’a rien de monocorde ou rectiligne.
Les belges s’amusent à
perdre leur auditoire dans un dédale sonore éclectique
et varié, qui convoque le meilleur du rock progressif, la
loufoquerie d’un Captain Beefheart,
ou encore la flamboyance d’un Bowie.
Le chanteur alterne prouesses vocales rock’n’roll et voix rocailleuse à la Arno. Le groupe organise une folle orgie des genres, étant à même de bercer les cœurs sur un morceau et de faire danser les filles sur un autre…
Beaucoup de qualité ce soir là à Beauvais…
D’ailleurs, le public était au bord de la… pamoison.