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puce Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée
Théâtre Essaion  (Paris)  octobre 2019

Comédie d'Alfred de Musset, mise en scène de Xavier Lemaire, avec Agathe Quelquejay et Michel Laliberté.

 A la recherche de harnais dans le grenier pour le coche, deux serviteurs d'Alfred de Musset : Léonie la bonne et Edouard le cocher tombent sur des textes et de nombreux accessoires. C'est l'occasion pour eux de parler des pièces de leur maître et d'en lire des extraits. Ils finiront même par en jouer une en entier.

Le prologue de ce spectacle ("La Clef du grenier"), s'il avait été écrit par Musset, pourrait passer pour de l'auto-promotion tant il est centré sur les écrits et la vie de l'auteur d'"On ne badine pas avec l'amour", dressant même la liste de ses qualités mais il est signé Isabelle Andréani. Il a pour intérêt de parler des petites histoires du théâtre de l'époque et de mettre le spectateur en parfaite condition pour la suite.

Car à la fin de cette première partie, hardiment troussée par Isabelle Andréani, les personnages se glissent comme par enchantement, grâce à la mise en scène de l'habile Xavier Lemaire dans les habits des protagonistes d'"Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée" où un jour de pluie, la Marquise reçoit le Comte épris d'elle, le fait tourner en bourrique, faisant mine de repousser ses avances avant de succomber. 

Elle donne au duo Agathe Quelquejay-Michel Laliberté, après "Succès Reprise", l'occasion de partager la scène avec un bonheur de jouer évident pour cette joute verbale qui célèbre l'amour avec les mots élégants et spirituels de Musset.

Agathe Quelquejay, rayonnante, est parfaite dans le prologue où, incarnant une facétieuse servante, elle représente avec pétillance le plaisir de faire du théâtre. Son personnage change radicalement avec le personnage de la Marquise à qui elle donne maturité et autorité.

Michel Laliberté, plus en sobriété, montre une belle écoute dans un jeu tout en finesse et dans un personnage touchant de maladresse, dit magnifiquement avec une sincérité poignante les mots de Musset.

Les deux comédiens, habillés des splendides costumes d'époque, dispensent un spectacle vivifiant, charmant et tout à fait savoureux.

 

Nicolas Arnstam         
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