Il est des artistes, des morceaux, qui te marquent à jamais. Lofofora fait partie, dans mon cas, des ces artistes là. Je ne vais pas faire dans le pathos, j’écoute Lofofora depuis longtemps et je les ai vus sur scène pour la première fois en 2003 et j’ai pris une claque.
Ce mardi soir de décembre 2019 à Riorges a une saveur particulière pour moi. C’est la dixième fois que je vais à un concert de Lofofora et chance supplémentaire, je vais les interviewer. Tu liras que Reuno est comme un gosse en recevant un album, moi j’étais comme un gamin (oui, même à 47 balais) en rencontrant le groupe. Et j’ai repris une claque !
Je vais procéder par ordre ! Le nouvel album est puissant. Du vrai bon Lofofora, même si pour moi ils n’ont jamais été mauvais, il y a des morceaux que j’aime moins, et là, cet album, comme d’autres, est un album où tous les titres me parlent, me font chanter et hurler !
Aucune Vanités chez Lofo, juste du plaisir. Je ne vais pas te faire un inventaire à la Prévert, mais dès l’ouverture "Bonne guerre" plante le décor : ça va envoyer sévère ! On retrouve une intro en colère, un chant énervé.
"L’exemple" te cloue sur place avec une intro à la basse démentielle. Et les titres s’enchaînent, la rage de Lofofora est toujours bien présente et qu’est-ce que c’est bon !
"Le venin" aborde le sujet d’internet et des trolls qui se font un malin plaisir, sous couvert d’anonymat, de venir balancer leurs ordures.
"Le mâle", lui, dénonce les violences faites aux femmes et j’espère que cela deviendra un hymne pour nos filles (oui, comme Reuno, j’ai deux filles et je souhaite qu’elles ne se laissent jamais faire !). L’album déroule et nous bouscule, nous renverse, nous retourne. Il y a de la rage, de la colère mais aussi de l’énergie, de l’espoir et quel plaisir !
"Désastre" est plus posé mais c’est pour mieux nous remettre à l’envers avec les trois derniers titres…
Un album de folie et j’avais hâte de voir ça sur scène. J’ai été servi. Nous nous sommes retrouvés un mardi soir, glacial, dans une chouette salle à Riorges et nous étions nombreux.
Lofofora a joyeusement fêté ses 30 ans de carrière. Nous n’avons pas eu droit à un set venu vanter le dernier album. On retrouve des titres du dernier album, bien sûr mais aussi de bons "vieux" morceaux du répertoire de Lofofora, et ils se mélangent parfaitement bien.
Nous avons eu droit à Lofofora. La soirée commence avec "Le fond et la forme" et Lofofora enchaîne ensuite un show plein d’énergie. Oui, je sais, c’est un terme que j’emploie beaucoup mais j’ai rechargé mes batteries avec ce concert et j’ai pris un sacré pied dans les pogo.
Pas de blabla avec Reuno, il est venu cracher ses tripes, chanter et nous faire danser à en perdre la tête. Et il a réussit au-delà de nos espérances.
Pour les néophytes, pas de rappel avec Lofofora, on balance la sauce non stop, on échange avec le public, on rigole beaucoup et on voit la bienveillance de tous quand un enfant slam (pour les ignorants, c’est le fait de se jeter de la scène dans le public qui te porte).
Voilà une magnifique soirée qui s’achève et je vais terminer cette chronique par une petite anecdote. Quand mon fils est né, je lui chantonnais la chanson "Bienvenue", dont les paroles étaient sur sa porte de chambre. Voilà c’est con, mais pour moi Lofofora est dans tellement de souvenirs.
Alors tu le sais, je vais t’encourager à aller les voir sur scène, à acheter ce nouvel album. Je serais forcément subjectif, mais j’espère sincèrement t’avoir donné l’envie, si tu ne connais pas, d’aller découvrir ce groupe.