Comédie dramatique de Jean-Paul Sartre, mise en scène de Jean-Louis Benoit avec Marianne Basler, Mathilde Charbonneaux, Maxime d'Aboville et Anthony Cochin. Lorsque Garcin pénètre de derrière la porte accompagné par le garçon d'étage, il découvre le lieu où il va devoir désormais résider maintenant qu'il est mort. Est-ce l'enfer ? Rejoint bientôt par deux autres personnages qu'il va découvrir, leur coexistence sera tout l'enjeu de "Huis Clos".
Pour monter la célèbre pièce de Jean-Paul Sartr, Jean-Louis Benoît a choisi de donner beaucoup plus de profondeur aux personnages plutôt que de se cantonner à de simples archétypes comme ils sont trop souvent proposés.
D'où le choix de Maxime d'Aboville par exemple qu'on pourrait à première vue trouver trop jeune dans le rôle de Garcin. Et pourtant il amène à ce personnage une complexité rarement vue dans le rôle, dans un jeu en perpétuelle évolution. Il est épatant.
Et que dire de Marianne Basler ? Impériale, la comédienne joue Inès avec une épaisseur formidable faisant de chacune de ses scènes des morceaux de bravoure.
A leurs côtés, Mathilde Charbonneaux incarne une Estelle avec toutes ses failles qui se révèle être moins lisse que prévu. On peut également ajouter la présence d'Antony Cochin dans le rôle du garçon qui marque de sa présence singulière le début du spectacle.
Jean-Louis Benoît dirige brillamment ces formidables interprètes et propose une mise en scène soignée et énergique où se mêle en permanence le comique.
Voir se débattre ce trio infernal parfois grotesque, parfois terrifiant, et pour chacun, leurs actes passés et leurs secrets qui les enchaînent au regard des autres, comme un entomologiste regarderait des insectes dans une boîte, par la grâce de ces comédiens éblouissants est un plaisir qui ne se boude pas.
Une vraie réussite. |