Trio énergique de musiciens stéphanois, Panic Party plante le décor : la soirée sera rock ou ne sera pas. Du garage rock qui vient du garage et sort un peu dans le jardin, des morceaux rapides, courts et efficaces. Quelques reprises, des créations originales, ils ne payent pas de mine et envoient leurs accords comme on sème le vent. Du bout des doigts et sans y penser vraiment.
Les mélodies en anglais tirent vers le pop, les rythmes virent vers le punk, les cordes tendent vers le rock, c’est comme sauter sur le lit au réveil, ça rend l’humeur du pied droit et ça frise les moustaches. Léger et sans prétention, Panic Party quitte la scène comme il est entré, la démarche nonchalante de ceux qui font ce qu’ils veulent.
The storm is coming. Quatre types sapés comme des mormons un dimanche de fiançailles, des velours côtelé feu-au-plancher sur une musique animale sortie tout droit du cœur de la bête. La viscérale, celle qu’on aime invoquer les soirs de pleine lune et les matins comme ça. Dément.
Nous, publics, simples mortels, embarquons pour une mise en abîme d’idées délirantes et d’hallucinations, de pensées qui s’enchevêtrent dans toutes les directions et de transes hypnotiques. Ce n’est pas pour rien que ces gars-là se sont baptisés The Psychotic Monks. Bien leur en a pris. Le quatuor, à la fois obscur et psychédélique, pousse la limite de la mélodie à des onomatopées percutant les quatre coins de la scène. Comme une agonie mystique. Et on en redemande.
Ils remplissement l’espace d’un son enveloppant, tendu entre mystères brumeux et colères des éléments, ils sont à l’expérimentation ce que le frisson est à l’extase. Indispensables. A de longues et lentes plages aux allures de marche funèbre se succèdent des saccades épileptiques à en brouiller la vision. Ils sont habités, c’est certain, d’incertains et de combats épiques, de révoltes anciennes et de légendes insalubres. Ils sont ailleurs. Et nous y emmènent.
Electronique, fondamentalement rock ou foutrement fuck, la syntaxe se perd dans les morceaux joués comme on va en guerre, changeant les honnêtes en une horde indisciplinée assoiffée de rage et de sensations. The Psychotic Monks est un, il incarne ce qui subsiste quand il ne reste rien. Indomptés et fougueux dans la noirceur et la violence. Sauvages.
La musique est exutoire et délirante. Les percussions délivrent le reptilien de ses cases sociales, les musiciens secoués de soubresauts vont et viennent dans le tumulte de la salle. Fièvre, onirisme et conscience éclairée de flash stroboscopiques. Delirium tremens quand tu nous tiens.
La musique a des allures cinématographiques, les musiciens se cherchent, se trouvent, s’interrogent et se répondent comme on teste l’écho, de loin en loin avec une espièglerie non feinte. C’est qu’ils s’amusent. Ça tombe bien, nous aussi. C’te claque.
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