Drame de Frank Wedekind, mise en scène de Eram Sobhani, avec Paul Fortini, Thomas Nolet, Amélie Osmond et Salomé Rousseau. Eram Sobhani, met en scène une des premières oeuvres du dramaturge allemand Frank Wedekind, "L'Eveil du printemps" sous titré "Une tragédie enfantine", qui dresse une fresque sur les émois de l'adolescence.
Et sur la difficulté de vivre confrontée aux injonctions des adultes, eux-mêmes soumis aux diktats et au conformisme sociaux dans la société puritaine de la fin du 19ème siècle, source de drames intemporels ressortant notamment à la violence intrafamiliale engendrant parfois, de surcroît, des troubles répertoriés identitaires.
S'il en garde la structure en tableaux qui composent comme une mosaïque d'instantanés de vie douloureuse et de l'innocence brutalement perdue sinon massacrée, il resserre la partition originale à une polyphonie de voix emblématiques avec une distribution émérite en termes de jeu comme d'emploi de quatre comédiens.
De jeunes comédiens-élèves achevant leur cycle de formation à l'Ecole Auvray-Nauroy au sein du corps professoral duquel Eram Sobhani officie et qu'il dirige dans un dispositif trifrontal encadrant deux praticables rouges formant le pré-carré scénique.
Ils incarnent parfaitement, dans un registre poético-expressionniste, les principaux protagonistes - Amélie Osmond, la douce, Salomé Rousseau - Thomas Nolet, le suicidé, et Paul Fortini, le rebelle qui portera le souvenir de la jeune fille séduite et de l'ami mort et, de manière burlesque au sens grave du terme, quelques monstrueuses figures masquées pour symboliser la violence des rapports générationnels.
Et le choix d'Eram Sobhani s'avère éclairé et judicieux avec ces jeunes talents à suivre.
|