Une mélopée féminine, sorte de chant des amazones en Brocéliande, c’est Cocanha et ses ritournelles ancestrales dépoussiérées sur Puput, deuxième album de ce trio de femmes modernes.
Tambourins et percussions corporelles, le rythme suit l’envoûtement des fredonnements de l’âtre, de ceux qui commencent au balancement d’une chaise et qui se termine en tapant du pied collectivement sur le parquet. Balade trad sur toile lumineuse, Puput converge le passé et le futur allègrement. On est en droit de se demander pourquoi ressortir ces vieux machins du placard. Mais parce que c’est marrant les amis. En voici l’ensorcelante preuve.
Et oui, c’est entêtant. Au pire, ça énerve genre petit espresso du matin. Au mieux, ça sera une explication enragée et quelques mots fleuris envers la table du salon puisque vous vous serez laissé entraîner à virevolter dans le salon comme feuille au vent, léger comme une plume, à peine empesé d’un soupçon de peinture chamane, à meumeumer n’importe quoi en splittant de la langue.
Chant de guerre ou champ de coton, on symbiose avec ce trio polyphonique de femmes de caractère. Parce qu’il en faut pour puiser dans le répertoire occitan traditionnel, assumer l’image de fanfreluches ridicules des danses anciennes qui ont parfois bien plus de grâce que certaines vrilles obscènes que d’autres populaires exercent.
Sabots fluos et mascaras au chanvre, Maud Herrera, Caroline Dufau et Lila Fraysse sont les artistes de ce retour insolite à la fraîcheur de la mandarine et à la légèreté d’un truc qui serait pas lourd du tout. Les voix perchées et les pas en allers et retours synchronisés, le mojo en clapant des mains et percutant des pieds, à danser, incontestablement.
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.