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Peter Kaldheim  (Editions Delcourt)  février 2020

Il est évident que pour pouvoir écrire une bonne autobiographie, il faut avoir une belle histoire à raconter, un passé qui va embarquer le lecteur, une vie remplie, de hauts et de bas ici et aussi, surtout, une belle plume qui saura trouver les mots justes pour dégager des émotions. Peter Kaldheim, qui publie son premier livre rassemble tous ces critères.

Peter Kaldheim a été éditeur chez Harcourt puis Van Nostrand Reinhold. Une carrière vite avortée à cause d’une addiction à la drogue qui va le faire couler, lui valant même un petit séjour à la prison de Rikers Island (pour avoir vendu de la cocaïne à un flic en immersion), avant de le jeter sur les routes. Il vit aujourd’hui à Lindenhurst, Long Island, où il organise des excursions de pêche au large de Montauk. Idiot Wind, en référence à un titre de Bob Dylan, est son premier livre, l’histoire de sa vie qui aurait pu s’achever par un terrible gâchis, l’histoire d’une vie reconquise, l’histoire de sa rédemption.

Le 26 janvier 1987, une énorme tempête s’abat sur New-York quand Peter Kaldheim fuit la ville et Bobby La batte, le dealer auquel il doit pas mal d’argent. Il n’y aura pas de retour possible. Il saute dans le dernier bus en partance. Commence alors une vie d’errance. Sans argent et sans abri, il entreprend de traverser le pays en stop.

Alors que les kilomètres défilent, c’est aussi un portrait de l’Amérique qui se dessine à travers les vies minuscules des chauffeurs qui lui instillent une nouvelle sagesse et l’aident à renouer avec le monde. Il découvre que le désespoir ne connaît pas la honte. Et aussi la fraternité des gens de la route : on donne quand on peut, et on prend quand on ne peut pas. Et, quand la solitude est trop grande, il trouve réconfort en relisant les grands dipsomanes et autres vagabonds de la littérature comme Kerouac, Orwell, Exley ou même Kesey. Après avoir parcouru 8000 bornes et traversé les frontières de vingt états, il atteint enfin le bout de sa route.

Dans la lignée des grands auteurs américains qui aiment les mots et les voyages solitaires, Peter Kaldheim nous offre une autobiographie de haute volée écrite avec ses tripes qui dégouline de sincérité. Son voyage, son aventure, son roman sur sa vie est superbe, il nous embarque par les mots et les émotions, faisant de nous son compagnon de route et surtout de galère.

Sa vie est bien loin d’avoir été un long fleuve tranquille. Il perd son épouse, se réfugie dans l’alcool et la drogue alors que le monde de l’édition s’offrait à lui. Puis la fuite, inéluctable, intervient, pour quitter New-York et s’embarquer dans ce long périple semé d’embuches et de rencontres de tout type. Pour se reconstruire, Kaldheim doit faire ce voyage, travailler sur lui et reconnaître les erreurs commises, il trouvera des gens pour l’aider, souvent dans la même galère que lui, pour obtenir enfin la rédemption. Son road trip va nous embarquer en Floride, en Louisiane, en Arizona, à Las Vegas dans le Nevada, à Portland aussi puis à Yellowstone dans le Montana.

Au fil des pages, sous l’écriture de Peter Kaldheim se dévoile un véritable amour de l’écrivain pour la littérature mais aussi pour la musique, le titre de l’ouvrage étant celui d’une superbe chanson de Bob Dylan. Sa route, il la fait aux côtés des grands écrivains vagabonds qu’il admire au travers de nombreuses références littéraires qu’il nous donne au gré des pages, avec une préférence pour Kerouac. Mais la culture de l’auteur ne s’arrête pas aux portes de la littérature, l’auteur nous dévoile aussi des références au cinéma et au rock.

Ce qui fait la force de l’ouvrage, c’est aussi les yeux que portent l’auteur sur l’époque qu’il traverse, la fin des années 80 et le pays qu’il parcourt. Idiot Wind, c’est aussi un regard réaliste et utile sur les années Reagan. C’est un ouvrage au ton juste, qui ne fait pas dans la mièvrerie, dans lequel l’auteur nous montre sa souffrance sans jamais se plaindre.

Les souffrances et les misères qui le suivent sont balayés par les nombreuses rencontres qu’il fait, les moments qu’il partage avec d’autres vagabonds, des clochards, des illuminés ou même des orphelins qui le font réfléchir au sens de sa vie tout en l’aidant à sa rédemption, pour enfin connaître une autre vie.

Jay McInerney, grand écrivain, ne s’est donc pas trompé en nous conseillant la lecture du premier ouvrage de Peter Kaldheim, l’histoire d’une vie gaspillée et reconquise et le livre d’un homme qui chuchote avec Orwell, Kerouac et Exley.

 
 

Jean-Louis Zuccolini         
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Du côté de la musique:

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"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
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