Douglas Kennedy est de retour, un an après avoir clôturé une superbe trilogie, La symphonie du hasard. La sortie d’un ouvrage de l’auteur prolixe qu’est Douglas Kennedy est toujours un évènement en soi, tant celui celui-ci s’avère être un formidable conteur d’histoires.
Avec Isabelle, l’après-midi, titre on ne peut moins subjectif, tout comme la couverture, l’auteur nous embarque dans le Paris des années 70. Dans une librairie de la rive gauche parisienne, un jeune homme rencontre une femme. Il est américain, étudiant sans le sou et se destine à des études de droit. Il a débarqué à Paris pour assouvir ses fantasmes de la Ville lumière. Elle est française, un peu plus âgée, sophistiquée et mystérieuse mais surtout mariée. Entre ces deux-là, le coup de foudre a lieu. Sam et Isabelle vont connaître alors une liaison tumultueuse, des cinq-à-sept fiévreux, des rendez-vous furtifs et des moments volés.
Sauf que Sam ne se satisfait pas de ça, il en veut plus. Isabelle lui a ouvert la porte d’un futur qu’il voudrait bien différent, loin de la vie à laquelle il se pensait destiné. Mais Isabelle est-elle prête à tout sacrifier pour Sam. Leur passion, qui les anime l’un et l’autre risque de ne pas résister à l’épreuve du temps et du quotidien.
Avec cet ouvrage, l’auteur nous fait donc suivre la vie de ces deux amoureux aux Etats-Unis et en France sur plusieurs décennies (l’histoire couvre une trentaine d’années), nous montrant les épreuves qu’ils traversent, seul ou à deux. Il explore avec brio les relations amoureuses et décortique la passion qui peut animer deux êtres dans ses moindres détails. Ici, Isabelle mène la danse, sûrement car elle est plus âgée mais aussi car c’est peut-être pour elle que la situation est plus compliquée. C’est elle qui dicte les règles de leur relation au départ, Sam devant s’en contenter s’il veut continuer son aventure avec.
C’est aussi deux conceptions de l’amour que nous propose l’auteur avec l’amour à la française et l’amour à l’américaine. Les mentalités françaises et américaines s’affrontent dans cet ouvrage. C’est une longue histoire d’amour aussi, faite de retrouvailles, de séparation, de moments charnels superbement écrits mais aussi de mauvais choix. Entre Sam et Isabelle, on a très vite l’impression qu’ils sont faits l’un pour l’autre mais qu’ils n’arrivent pas à trouver la bonne temporalité.
Isabelle, l’après-midi est un très beau livre, superbement écrit, un ouvrage rempli d’émotions et de réflexion qui nous permet de beaucoup réfléchir sur la vie de couple et les épreuves de la vie. Le roman aborde aussi d’autres thèmes particulièrement intéressants comme l’alcoolisme, le handicap et la maladie. Il y a tout dans ce roman, de l’amour, du sexe, de la passion mais aussi de la colère, de la rancœur et de la tristesse. L’histoire de Sam et Isabelle est d’une densité incroyable que l’auteur réussit parfaitement à nous raconter.
Isabelle, l’après-midi devrait être une formidable lecture de l’été pour ceux qui souhaitent lire un livre facile à lire qui est sujet à procurer de très belles émotions. |