Quand on lit le dossier de presse de Théo Charaf, on peut lire : traversé par les esprits de Mississippi John Hurt, Skipe James, Blaze Foley ou tous ces folksingers des grands espaces cabossés par l'existence de la route.
Ce qui peut paraître a priori assez pompeux quand on a à peine 27 ans et jamais sorti d’album et pourtant, dès que les premières notes de "Vampire" qui ouvre l’album résonnent, on est complètement subjugué par la musique de Théo Charaf.
Ce jeune homme de 27 ans qui joue de la guitare et chante avec un supplément d'âme de ceux qui le font pour les bonnes raisons, pour s'exprimer et passer un flambeau qui réchauffe plutôt que par imitation.
Il est venu au blues après avoir joué dans des groupes de punk-rock, et c’est en passant par le rock et les vieilles racines de Led Zeppelin ou des Stones qu’il est arrivé là où il est aujourd’hui.
Effectivement, Théo Charaf est bien traversé par les esprits de Mississippi John Hurt entre autres. Il rend aussi hommage à Skip James en reprenant deux titres : "Devil Got My Woman" et "Hard Time Killing Floor".
Son album est un concentré de folk blues avec une voix grave, posée et des compositions simples, en apparence, mais terriblement efficace pour les amateurs du genre. Sur le premier titre "Vampire", la guitare me rappelle un titre de Bon Jovi mais très vite on est aspiré par le titre qui prend son envol. L’album est un très bon album de folks et debBlues, vous connaissez mon goût pour les étiquettes depuis le temps.
Après quelques rencontres, notamment celle de l'illustrateur et fan de blues Jean-Luc Navette qui va signer la pochette de ce premier album, qui n’est pas sans évoquer un peu Neil Young je trouve et qui avait signé en son temps celle de Triple Ripple d’Automatic City, que j’avais déjà trouvé très belle et qui est complètement différente, il va être mis en contact avec le label Wita Records.
Ils vont alors donner une chance à Théo Charaf, leur coup de cœur et vont sortir son premier album, le deuxième pour le label. Album enregistré et mixé chez Electronic Recording, le studio vintage d’Hervé Bessenay.
Le rêve de Théo Charaf est de vivre de sa musique et lui qui a commencé sa carrière à Lyon à servir des bières pendant 8 ans dans les salles de concert sera, on le souhaite tous, dans ses mêmes salles mais sur scène.
Le label Wita Records a été créé entre autres par deux membres de Automatic City qui sont Éric Duperray et Emmanuel Mercier. Si ces deux-là dans leur groupe jouent de la musique en aventuriers et en alchimistes, ils veulent aussi produire de la musique, la leur et puis celle des autres.
Voilà donc leur fantaisie libertaire, leur soif d’aventure, devenir une ligne directrice. Ils ont des beaux projets : un live d’Automatic City et un album des Dynamics également. Dont on ne manquera pas de parler en temps et en heure.
On leur souhaite une longue carrière et que leur production rejoigne sur les étagères des disquaires des titres et des albums qui ne prendront jamais la poussière.
Chez Froggy's on préfère les chanteurs peints en bleu que les présidents peints en orange. Mais comme on n'y peut rien, il ne reste qu'à attendre et lutter avec les moyens du bord: la culture. C'est parti pour le programme de la semaine.