Trente ans déjà, trente ans que les éditions de l’Olivier, que Froggy’s Delight aime particulièrement, nous offrent de superbes lectures. La création des éditions de l’Olivier, autour d’Olivier Cohen, répondait à la double intention de proposer aux écrivains des années 90 un lieu qui leur ressemble, en compagnie d’étrangers dont ils se sentaient proches.

C’était donc il y a trente ans et cela continue de la plus belle des manières encore aujourd’hui. Déjà plus d’une génération de beaux livres proposés pour un pari risqué au début des années 90 et totalement réussi aujourd’hui.

Alors il était donc obligatoire de fêter l’anniversaire de cette belle réussite et ce la ne pouvait que se faire en se remémorant quelques très belles parutions de ces trente ans. Une collection au format de poche vient donc de naître pour célébrer ces trente ans, avec un lancement en cette fin de mois de janvier avec le programme de publier 18 ouvrages en 2021. Ces 18 ouvrages vont célébrer des œuvres qui nous accompagnent depuis des années.

A eux tous, ils dessinent une trajectoire éditoriale, laquelle pour être incomplète, n’en demeure pas moins exemplaire d’un style, ou, s’il l’on préfère, d’une attitude, à la fois novatrice et incurablement Old School.

Le design de cette nouvelle collection est juste magnifique, tout en restant fidèle à l’esprit des couvertures originales et du logo dessinée il y a trente ans par John McConnell. Il est l’œuvre d’une jeune graphiste, Maya Palma, à qui les éditions de l’Olivier ont confié la mission de dessiner les visages futurs de L’Olivier.

Pour ouvrir, le bal des parutions de cette nouvelle collection de poche, l’Olivier a fait le choix de nous proposer la publication de deux excellents livres, l’un écrit par le Français Jean-Paul Dubois et l’autre écrit par l’américain Jay McInerney.

Jean-Paul Dubois est un auteur toulousain qui a obtenu le prix France télévision pour Kennedy et moi en 1996 puis le prix du roman Fnac et le prix Femina en 2004 pour Une vie française. La consécration est arrivée en 2019 avec le Prix Goncourt pour son superbe ouvrage Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon.

Le livre choisi par les éditions de l’Olivier pour cet auteur, Si ce livre me rapproche de toi, porte la marque de fabrique de Jean-Paul Dubois, cette mélancolie douce, ce penchant pour les faiblesses humaines et les instants de la vie où tout vacille. Si vous n’avez pas déjà lu cet ouvrage, n’hésitez donc pas à aller à la rencontre de l’écrivain Paul Parmentier, le personnage principal du livre qui se décide à entreprendre un périple qu’il veut tout simplement excentrique, le menant au plus profond de lui-même, dans la fôret obscure de ses origines, au Québec.

Du côté de la littérature étrangère, il n’est pas surprenant de trouver en première publication un ouvrage du génial Jay McInerney. Trente ans et des poussières est l’un des succès emblématiques des éditions de l’Olivier, un superbe ouvrage publié en 1993 qui ouvrait un cycle romanesque autour de Corinne et Russel Calloway qui se prolongeait avec La belle vie publié en 2007 et Les jours enfuis publié en 2017. Derrière le ton ironique de cette comédie New-yorkaise perce une gravité fizgéraldienne, un charme mélancolique qui agit toujours quelques décennies après sa parution.

Alors voilà, rien de mieux que de commencer une nouvelle collection pour sa bibliothèque personnelle avec ses deux superbes ouvrages dont le prix se situe autour une dizaine d’euros. Ils sont esthétiquement magnifiques et leur lecture sera pour vous un veritable bonheur.

Un bonheur qui va se prolonger rapidement vu le programme annoncé pour les mois qui viennent avec des ouvrages de Geneviève Brisac et de Cynthia Ozick qui arrivent en février (ils sont aussi très beaux). La suite verra la publication d’ouvrages de Jakuta Alikavazovic (que j’adore, et le mot est faible), d’Aharon Appelfeld, de Raymond Carver, d’Agnès Desarthe, de Jeffrey Eugenides, de Jonathan Safran Foer, de Richard Ford, de Jonathan Franzen, de l’immense Cormac McCarthy, d’Alice Munro, de Stewart O’Nan, de James Salter mais aussi de Florence Seyvos et Valérie Zenatti. Evidemment, nous serons là pour en parler lors de la publication, notamment pour les ouvrages que je n’ai pas encore lus.

On se rend alors compte qu’il y a vraiment du beau monde dans cette maison d’édition à qui nous souhaitons un très bel anniversaire, espérant que nous continuerons à le souhaiter lors des prochaines décennies.