La grande folie, ce sont ces voix en occitan qui nous portent, cette énergie, ce foisonnement vocal qui est comme un tourbillon, une transe. San Salvador, c’est une expérience, qui ne peut laisser indifférent et qui s’est déjà fait remarquer lors de différents festivals (pas uniquement centrés autour des musiques traditionnelles) en France et à l’étranger.

San Salvador est donc un ensemble vocal et à percussions (corporelles, tom basse, tambourin, grosse caisse, cymbales...) issu du village corrézien de Saint-Salvadour. Ensemble mais presque (plus que presque) une famille : ils sont frères et sœurs, couples ou amis. Une famille qui nous accueille à bras ouverts. Autour de Gabriel Durif : sa sœur Eva, mais également Marion Lherbeil, Thibault Chaumeil, Laure et Sylvestre Nonique Desvergnes. C’est par l’entremise d’Olivier Durif, père de Gabriel, violoniste (violoneux), activiste des musiques traditionnelles du massif central, fondateur du Centre régional de musiques traditionnelles du Limousin (CRMTL)... et d’ateliers qu’il animait que les musiciens se sont rencontrés.

Leur musique est en conséquence une musique traditionnelle (pour autant tout à fait contemporaine et inscrite dans notre époque) ouverte vers les autres, réappropriée, réinterprétée, partant de textes de chansons populaires en occitan.

Elle est virtuose, avec une science des harmoniques et de l’harmonisation, des accords, du jeu des lignes mélodiques et rythmiques. Avec aussi, forcément, un sens du collectif, de la force qui peut s’en dégager, une force qui électrise, qui prend au corps (au cœur également).

Il y a quelque chose de l’ordre de l’exaltation, de l’enthousiasme, de viscéral (dans l’énergie, dans la volition, dans sa matière cyclique et subséquemment transcendantale), de totalement honnête (avec soi, l’autre et les racines de ses musiques) qui des musiciens passe aux auditeurs. Passionnant de bout en bout, même si, avouons-le, il faut s’accrocher pour l’écouter d’une traite. A découvrir donc !