J’ai découvert l’auteur gallois Mick Kitson en 2018 un peu par hasard avec son ouvrage Manuel de survie à l’usage des jeunes filles, un livre que j’avais beaucoup aimé. J’avais donc mis de côté le nom de cet auteur, restant à l’affût de sa prochaine publication qui, au final, ne s’est pas trop fait attendre puisque Analphabète, son nouveau roman, est déjà entre mes mains.
Cet ouvrage, tout comme le précédent, est un ouvrage relativement court, un peu plus de 250 pages qui nous propose un univers bien différent du précédent. Même s’il est question ici d’une cavale, quand l'ouvrage précédant nous racontait une fuite de deux enfants, Analphabète s’avère être un roman drôle et captivant.
Cette femme en cavale, c’est Mary Pearce, une femme mère d’un enfant Jimmy. Un enfant qui a fait la promesse à son père sur son lit de mort de ne jamais essayer de retrouver sa mère qui les a abandonnés quand il était bébé. Mary Pearce est une femme qui a été élevée dans une communauté créée par son père, gourou et cultivateur de fraises.
Il lui a lu dès l’enfance la Bible, le Coran, le livre des morts tibétain, Mein Kampf mais aussi Le manifeste du parti communiste. Mary n’est jamais allée à l’école. Elle se débrouille avec les nombres, elle sait faire sa signature, elle sait même faire tout un tas de signatures en fonction de ce qu’elle signe. Son père lui a aussi appris à ne rien vouloir de matériel. Sauf que sur ce coup-là, cela n’a pas été une grande réussite puisque celle-ci adore le luxe.
Mary est une femme qui arnaque, vole et fuit. Les hommes riches et naïfs sont sa proie de prédilection. Mary a du métier et sait effacer ses traces. Mais cette fois, c’est Jimmy, son fils, un jeune homme débrouillard qui est à ses trousses. Et il n’est pas seul puisqu’il y a aussi Julie Stone, une flic particulièrement tenace.
Roman noir, pas loin de pouvoir aussi être considéré comme un roman policier, l’histoire de cette femme meurtrière nous est racontée sous le prisme de Jimmy, de Julie mais aussi de Mary. A l’aide de retours en arrière plutôt intelligents, on comprend la construction particulière de cette femme.
L’ouvrage débute par une série de chapitres courts qui permettent de présenter les différents personnages du livre. On ne sait pas trop vers où l’auteur veut nous emmener lors de ces premiers chapitres mais petit à petit, l’histoire mouvementée de Mary nous imprègne puis nous accroche.
J’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver l’écriture directe de l’auteur et force est de constater que ce personnage de Mary Pearce est quand même un sacré personnage. Les sujets abordés par l’auteur autour de ce livre ne sont pas dénués d’intérêts comme l’abandon et la filiation qui sont au cœur de l’ouvrage. L’ouvrage traite aussi de la pauvreté, du chômage et de la vie dans des coins reculés. Sur des sujets assez importants comme ceux-ci, l’auteur ne manque pas d’y poser des touches d’humour qui rend la lecture particulièrement agréable. Un humour que l’on retrouve dans les dialogues, dans les attitudes ou dans les situations.
Alors voilà, Analphabète est encore pour moi une belle surprise venant de cet auteur gallois qui mérite d’être connu pour ses ouvrages toujours de qualité. |