Pas facile d’avouer à sa mère son intention d’abandonner sa thèse quand on sait ce qui risque de nous arriver et les remontrances qui vont avec. Pour Antoine, cela devient encore plus compliqué au point qu’il va se condamner à la terminer, disant adieu à ses projets de vacances.

Une soutenance de prévu, un compte à rebours qui se lance vers cette thèse et un quotidien qui va très vite tourner à la catastrophe pour ce pauvre Antoine que nous décrit avec beaucoup d’humour une certaine Anne Urbain avec son premier roman intitulé La soutenance. Publié aux éditions de l’Olivier, cet ouvrage sans prétention est une jolie surprise de lecture, un livre plaisant et drôle qui se lit comme on dégusterait une excellente confiserie.

Et puis pour la petite histoire, Anne Urbain a bien publié sa thèse de doctorat sur la censure de la littérature érotique au 20ème siècle. Antoine, le personnage du livre est dans une situation inverse. L’ouvrage commence par un tête-à-tête entre Antoine et sa mère dans une voiture où il doit avouer à sa mère qu’il ne terminera pas sa thèse.

Sauf qu’Antoine ne trouvera jamais le courage de lui dire. Il doit alors se résoudre à finir cette thèse et surtout la rédiger, ce qu’il n’aime pas à la différence de la recherche. Un compte à rebours va alors se lancer avec son directeur de thèse qui lui impose une date de soutenance.

Il va connaître de nombreuses péripéties, voyant notamment son frère débouler de Londres pour occuper son canapé et sa peur panique de ne pas y arriver. Son frère fait partie de ces gens à qui tout réussit jusqu’au jour où il se retrouve en plein désarroi existentiel. Son environnement semble complètement indifférent à son combat, sa copine part en vacances et son frère semble très éloigné de cette préoccupation et le reste de sa famille ne l’interroge pas sur le suivi de sa thèse.

Après avoir lu cet ouvrage plein d’humour, il y a des chances que la procrastination prenne tout son sens tant Antoine en est le fidèle ambassadeur. Sauf qu’ici, Antoine va devoir affronter une nuée de névroses familiales qu’il va nous inventorier dans l’ouvrage.

Otage en quelques sortes de ses névroses familiales, il va nous témoigner de scènes familiales extrêmement drôles parfois même hilarantes. Il y a beaucoup d’autodérision dans le personnage d’Antoine que nous propose Anne Urbain. Les autres personnages ne sont pas en reste, notamment la copine d’Antoine, succulente à souhait aussi.

Cette thèse, le combat qu’il mène pour la finir, fait qu’il devient un personnage inadapté pour tout. Tout devient compliqué pour lui, un rien devient une montagne, il est maladroit et a l’impression de rater tout ce qu’il fait.

La soutenance est un livre très drôle qui montre qu’une histoire banale (la difficulté de finir une thèse) peut devenir passionnante. Anne Urbain nous le prouve grâce à son écriture pleine d’humour et ses personnages géniaux qui montrent l’imagination de l’auteur. A cela s’ajoute une fin superbe que je vous laisse découvrir s’il vous vient l’idée d’aller lire ce bouquin, ce que je vous conseille vivement.