"Il commence par l’idée la plus insignifiante, mais peu à peu cette idée prend une physionomie, se renforce, croît, s’étend, et le nain devient géant à nos yeux étonnés" Stendhal sur Haydn
"Stabat Mater dolorosa
Juxta crucem lacrimosa
dum pendebat Filius."
Un très bel ensemble, une interprétation virtuose, un programme intelligent. Que demander de plus ?
Pour clore, de très belle manière, son intégrale des Symphonies Parisiennes de Haydn, le chef Julien Chauvin et son orchestre du Concert de la Loge proposent ce disque constitué des Symphonies n°84 & n°86 et du Stabat Mater.
De la période classique, le grand public retient surtout Mozart, Beethoven et un peu moins Haydn. Pourtant, cela serait négligé son génie musical, son influence considérable sur la musique de son époque. Et puis ce serait oublier qu’entre la fin du XVIIIème et le début du XIXème, Haydn connut en Europe et en France notamment une ferveur supérieure à celle de Mozart ou Beethoven. Ses symphonies sont des œuvres modernes, savantes, audacieuses parfois. Les Symphonies Parisiennes ne dérogent pas à la règle. Entre les tourments, de la presque secrète Symphonie n°84 et la puissance de la 86, c’est tout un monde musical devant nous.
Un peu déprécié, le Stabat Mater n’en reste pas moins une belle œuvre. Composé alors qu’il est en pleine période "sturm und drang", il fut à son époque, avec son dramatisme et son superbe final considéré comme un chef-d’œuvre.
Julien Chauvin et son orchestre du concert nous offrent une interprétation, sur instruments d’époque, pleine d’allant, de vivacité et de finesse, de fougue, de panache et d’esprit : comme cette proposition de nommer par le public les deux symphonies soit "la discrète" pour la n°84 et ses couleurs sombres et "la capricieuse" pour la n°86 et son mouvement intitulé "Capriccio". Il y a un son fin, un jeu que l’on pourrait qualifier de délicat, une grande sensibilité également. Seul petit bémol, le découpage des deux disques qui séparent le Stabat Mater en deux. Un petit bémol pour un beau disque !
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
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