Le Muséum national d'Histoire naturelle présente en collaboration avec la Maison Van Cleef & Arpels une exposition dont l'intitulé "Pierres précieuses", avec pour affiche le Clip Fuchsia en rubis et diamants de la Collection Van Cleef & Arpels, laisse accroire une monstration ressortant stricto sensu aux arts du luxe et plus précisément de la joaillerie d'art d'autant qu'elle proposée par la prestigieuse maison précitée.

Mais la mise en résonance de ce bijou avec les pierres brutes dont il émane et le lieu de monstration, le muséum qui possède une des plus belles et riches collections de minéraux, mettent la puce à l'oreille.

En effet, le propos de l'exposition s'inscrit dans la transversalité, une transversalité qui fédère les visiteurs ayant des centres d'intérêts différents, amateurs d'arts décoratifs, passionnés de minéralogie, de gemmologie ou spécialistes de sciences naturelles,

Tel est le propos de cette exposition extrêmement érudite conçue sous le commissariat de François Farges, professeur au muséum et spécialiste en minéralogie environnementale et patrimonaile, et Lise Macdonald, directrice du patrimoine de la Maiosn Van cleef & Arpels, qui, de surcroît, s'avère diactique avec de nombreux cartels explicatifs et des bornes interactives.

Et pour correspondre à la devise "Emerveiller pour instruire" du directeur du lieu Bruno David, elle bénéficie de la superbe scénographie réalisée par l'Agence Jouin-Manku association du designer Patrick Jouin et de l'architecte Sanjit Manku, déjà sollicités pour l'exposition "Van Cleef & Arpels - L'Art de la Haute Joaillerie" qui s'est tenue en 2012 au Musée des Arts Décoratifs.

En effet, elle époustoufle par le jeu de contrastes et de transparences résultant de l'agencement inspiré des vitrines et de l'imbrication d’espaces circulaires qui amène une virevoltante et étourdissante déambulation enchantée parmi plusieurs centaines de créations joaillières et notamment des pièces d'exception présentées pour la première fois en France.

Pierres précieuses : la métamorphose de la roche au gemme et du gemme au bijou de haute joaillerie

Après une présentation du caractère universel et intemporel de l'utilisation de la pierre précieuse pour la parure, la monstration commence bien évidemment par l'impératrice des pierres, le diamant, magnifiée dans les productions de la joaillerie blanche.

Et pour relater la formation de la pierre d'origine qui provient de cristaux formés dans des roches sous l'effet de phénomènes naturels, chimiques ou physiques, tels par exemple la température, l'écoulement érosif de l'eau et la carbonification, chaque vitrine présente le cycle géodynamique avec les différents états qui concourent à la formation de 34 pierres précieuses.

Les pierres précieuses stricto sensu, le diamant, le saphir, le rubis et l'émeraude, et les pierres fines dont le grenat et le lapis-lazuli, ainsi que celles au nom sans doute inconnu du visiteur néophyte comme la spessartine, la spinelle ou la morganite.

Sont également présentés les pierres organiques telles l'ambre et le corail ainsi que la fossilisation du bois en opale ou jaspe et un focus sur les métaux précieux, l'or et le platine, utilisés pour le sertissage, avec le procédé du serti mystérieux sur résille d'or sans griffe apparente mis au point par la Maison Van Cleef & Arpels en 1933.

Une troisième section est dédiée à la recherche contemporaine en minéralogie et la création joaillière qui n'est pas indépendante des vogues en matière d'arts décoratifs ainsi que l'attestent certaines vogues, telles celles de l'orientalisme ou du naturalisme.

De plus, elle rend hommage à certains créateurs émérites de la joaillerie tel l'artiste-joaillier Jean Vendome, alias d'Ohan Tuhdarian décédé en 2017, considéré comme le fondateur de la joaillerie contemporaine avec certaines de ses pièces légendaires comme la broche "Météore", la parure "Souffle des nuages" et "L'Arbre aux tourmalines".

A noter qu'il fait l'objet de l'exposition dédiée concomitante "Jean Vendome, artisan joaillier" à L'Ecole des Arts Joailliers.