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puce Ciné en Bref : Nomadland - Billie Holiday, une affaire d’état - Villa Caprice - Conjuring 3, l’emprise du diable - Des hommes
  (juin)  2021

NOMADLAND
Réalisé par Chloé Zhao. Etats Unis. Drame. 1h38 (Sortie 9 juin 2021). Avec
Frances McDormand, David Strathairn et Gay DeForest.

Le réalisme dans l’histoire de l’art eut parfois tendance à se noyer dans les détails, convaincu de la nécessité de tout décrire pour rendre fidèlement une situation. "Nomadland" ne commet pas l’erreur de s’approcher de trop près du docu-fiction malgré la présence au générique d’une majorité de personnages réels.

Il s’agit d’une œuvre au sens premier du terme, à la beauté confondante. Taiseux lorsqu’il le doit, on y suit la déambulation d’une Frances McDormand bouleversante. Telle une boule de flipper, elle subit la dure réalité d’une Amérique laissant sur le bord de la route les plus faibles et les plus malchanceux.

Des gueules cassées tentant de survivre en se serrant les coudes, à défaut de bénéficier du bouclier social qu’un capitalisme aveugle n’a pas jugé bon de construire. Le paradoxe, la complexité psychologique de ceux que Chloé Zhao met en scène, tient au fait qu’ils ne saisissent pas toujours les opportunités s’offrant à eux pour s’extirper de leur condition.

Dans cet univers, la misère se contente de peu, réchauffant les corps et les âmes au feu de trois fois rien. A notre plus grande surprise, les laissés pour compte, malgré leur renoncement, gardent le front haut et démontrent une faculté insoupçonnée de contemplation. Ils s’attachent aux choses simples, admirent la nature dans ce qu’elle a de plus brut, considérant que l’essentiel s’affranchit des contingences matérielles.

Sans atteindre la grâce hypnotique du travail de Terrence Malick, le spectateur contemple à son tour, le regard embué de larmes, les petites gens oubliées du monde auxquelles personne ne prête attention.

Un cinéma d’auteur à l’américaine qui croule légitimement sous les récompenses.

BILLIE HOLIDAY, UNE AFFAIRE D'ETAT
Réalisé par Lee Daniels. Etats Unis. Biopic. 2h08 (Sortie 2 juin 2021). Avec Andra Day, Trevante Rhodes et Garrett Hedlund.

Biopic honnête mais pas transcendant lorsqu’on s’attaque à un tel mythe. Le film égraine la vie et la carrière de la chanteuse, mettant en avant combien elle fut la cible permanente de l’administration américaine qui tenta de la museler, en vain.

Sa chanson "Strange fruit" devint un symbole de la lutte pour les droits civiques, conduisant Billy Holiday jusqu’à l’emprisonnement, au prétexte de son addiction à la drogue. Pour autant elle ne baissera jamais pavillon.

Lee Daniels parvient donc à montrer son rapport à sa famille, son entourage, aux hommes, à la célébrité, à la sphère judiciaire et politique. Sans doute aurait-il pu s’abstenir d’insister aussi crument sur la vie sexuelle de l’artiste, en tout cas sans faire de lien évident avec les blessures de l’enfance et notamment le fait que sa mère l’ait contrainte à se prostituer.

A voir pour l’intérêt historique plus que pour des "détails" quelque peu sordides.

VILLA CAPRICE
Réalisé par Bernard Stora. France. Thriller. 1h43 (Sortie 2 juin 2021). Niels Arestrup, Patrick Bruel et Irène Jacob.

Scénario et réalisation ultra classiques pour une production qui, je dois bien l’avouer, ne m’attirait que par la présence de Niels Arestrup. Très bien challengé par un Patrick Bruel aussi charmeur que froid et manipulateur, Arestrup déploie une fois plus toute l’étendue de son immense talent.

Toujours très contenu, il s’inscrit dans cette tradition d’acteurs n’en faisaient jamais trop. On pense à Lino Ventura ou Jean Gabin. Tout se niche dans la nuance, les silences, les hésitations, une gestuelle économe. Que voulez-vous, un tel charisme, une telle présence se suffisent à elle-même.

L’histoire n’est pas dénuée d’intérêt puisque les malversations financières cèdent rapidement le pas à un jeu du chat et de la souris. Qui est le chat, qui est la souris, qui des deux se révèlera le plus malin…

Même si le réalisateur ne force pas le trait sur ce qui mènera à la chute de l’un des deux - au contraire on devine sa faiblesse plus qu’on ne nous l’explique -, on comprend malgré tout que cet élément scénaristique assez bien vu, détournera toute l’attention initialement portée sur une bête histoire de pot de vin.

Il eut fallu supprimer ou gommer le personnage de l’épouse, pourtant parfaitement incarnée par Irène Jacob, pour troubler davantage les pistes.

CONJURING 3, L'EMPRISE DU DIABLE
Réalisé par Michael Chaves. Etats Unis. Epouvante. 1h52 (Sortie 9 juin 2021). Avec Patrick Wilson, Vera Farmiga et Ruairi O'Connor

Pas grand-chose à dire de ce troisième volet des aventures paranormales du couple Warren. C’est toujours terrifiant, plutôt bien mené mais la redondance et la débauche d’effets spéciaux gâchent le plaisir qu’on prit à découvrir cet enchainement de faits divers et bien réels.

Car l’intérêt de ce genre de film, quand on a fait le tour de l’épouvante et de l’horreur, réside dans la véracité de ce qui se passa. Quand on y pense, quand on y repense, au-delà des deux heures pétrifié devant l’immense écran, on se surprend à porter un regard bien différent à ce l’on pensait impossible, ou relevant du fantasme et de l’imaginaire.

Vous croyez encore que le diable n’existe pas ? Que les sortilèges et les sorcières ont été inventés pour effrayer les petits enfants ? Cherchez sur Google ce qui a quoi les Warren ont été confrontés et je vous garantis que vous n’éteindrez pas votre lampe de chevet le soir venu. On parie ?

DES HOMMES
Réalisé par Lucas Belvaux. France/Belgique. Drame. 1h52 (Sortie 9 juin 2021). Avec Gérard Depardieu, Catherine Frot et Jean-Pierre Darroussin

Pas du tout séduit par ce film qui ne parvient jamais vraiment à prendre position. La Guerre d’Algérie constitue l’une des périodes les plus sombres de l’Histoire de France. Les exactions furent commises des deux côtés, c’est un fait démontré.

Mais on ressort avec ce sentiment mitigé que la fin pouvait justifier les moyens, avec des accents post(pro) colonialiste.

Peut-être ai-je mal interprété les intentions de Lucas Belvaux. Peut-être assume-t-il le malaise que sa création suscite, mettant en scène un personnage central justifiant sa violence par ce qu’il a traversé alors même que cette violence trouvait son origine bien antérieurement à son engagement dans l’armée. Aucun des protagonistes ne connaitra la paix ou la résilience.

Un film noir qui ne m’a pas touché.

 

 

 

Vents d'Orage

 

        
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