Avec "Largo Winch, Aventurier de l'économie", Citéco propose une exposition "deux-en-un". D'une part, une exposition pour bédéphiles avertis avec une rétrospective pointue des albums mettant en scène le personnage de Largo Winch, héritier d'un empire financier multinational.
D'autre part, en conformité avec sa vocation dédiée de vulgarisation, une exposition didactique sur les phénomènes économiques contemporains.
La mise en résonance a été élaborée par Didier Pasamonik, spécialiste de la bande dessinée et directeur général du site ActuaBD.com dans une dynamique scénographie d'Olivia Berthon et Vyara Stefanova du Studio Vaste.
Au bonheur des bédéphiles pour un ultra-libéralisme vertueux
L'exposition ravira les amateurs du 9ème art et les fans de Largo Winch, jeune et séduisant milliardaire héritier d'un colossal empire international, dont les aventures dans le monde impitoyable de la finance internationale ont été déclinées depuis 1990 en 22 albums constituant la série pour adultes la plus vendue au monde.
Ils se régaleront avec cette monstration qui commence par une exégèse documentée de l'univers winchien, et ce notamment avec moultes planches originales et des documents d'archives tels le tapuscrit du premier scénario, depuis les premiers dessins de John Prentice qui n'ont pas été non retenus jusqu'à la première dévoilée du tome 23 intitulé "La Frontière de la nuit" qui paraîtra en novembre 2021.
Et elle permet également de découvrir le duo belge de cette saga initiée par le romancier Jean Van Hamme avec une transposition graphique de ses romans éponymes et la collaboration du dessinateur Jean Francq au style inspiré de la fameuse ligne claire de Hergé, dans le studio duquel il a complété sa formation après l'Ecole supérieure des arts Saint-Luc de Gand, et au dessin réaliste d'une précision maniaque.
En 2015, Jean Van Hamme a passé la main scénaristique à Eric Giacometti, journaliste et co-auteur des thrillers "Antoine Marcas", et l'exposition dresse leur portrait et invite à découvrir leur univers avec une incursion dans leurs bureau et bibliothèque.
Largo Winch ne se contente pas d'être un capitaine d'industrie enfermé dans sa tour d'ivoire, en l'occurrence l'immeuble du Groupe W qui lui a été légué, la Winch Tower Mansion, le siège social sis à Chicago reproduit en hologramme pour lequel Jean Franck s'est inspiré d'un projet de l'architecte Hervé Tordjman resté sans suite pour les Tours jumelles de Canton.
Et il n'est pas qu'une figure de héros moderne car le commissaire le voit, entre autres, comme une illustration contemporaine de grands thèmes dramatiques, de l'ombre du père à la solitude du prince, et celui idéalisé sinon utopique du milliardaire humaniste voyage dans le monde entier et notamment les mégalopoles financières dans lesquelles sont établies les filiales du Groupe W.
Le groupe, avec son premier cercle "Le Board", est largement décrit et décrypté et introduit le second volet de l'exposition inscrite dans un didactisme raisonné avec, à destination des néophytes en économie, et les autres, de nombreuses pparoches vulgarisatrices.
Fiches explicatives synthétiques et bornes interactives sur les mécanismes et les enjeux des sciences économiques au regard des nouveaux équilibres mondiaux et les phénomènes contemporains tels le financement du terrorisme et le trading à haute fréquence ajoutent une excellente valeur ajoutée. Donc mission accomplie. |