Quelques petites nouvelles des éditions La Croisée qui auront occupé mon début de vacances avec un ouvrage que j’avais mis de côté pour pouvoir en profiter au calme, en attendant la rentrée littéraire et ses nombreux ouvrages qui vont m’occuper jusqu’à la fin août.
On reparlera évidemment avec trois beaux ouvrages à paraiîre, l’un tout droit venu d’Argentine et deux autres d’un écrivain découvert chez Delcourt, un certain William Melvin Kelley. Hadès, Argentine pour le premier, Dem et Danseurs sur le rivage pour les deux autres, retenez bien ces titres, ils devraient rencontrer un beau succès à la rentrée.
En attendant, c’est donc avec le nouvel ouvrage de Cherise Wolas que je me suis fait plaisir ces dernières semaines. Cherise Wolas n’est pas une inconnue pour moi puisque je l’ai découverte au début de l’année 2020 avec son ouvrage La résurrection de Joan Ashby. C’était un ouvrage dense et exigeant qu’elle nous proposait, un ouvrage qui m’avait beaucoup surpris par sa construction. C’était aussi un ouvrage dans lequel l’auteur s’attardait beaucoup sur la psychologie des personnages.
Avec ce nouvel ouvrage, on retrouve de nouveau l’importance de la psychologie des personnages puisque Cherise Wolas nous propose une grande saga familiale, au travers d’une histoire dans laquelle le passé joue un rôle important. Cette famille, c’est la famille Tabornikov, devenue ensuite la famille Tabor. Et à la tête de cette famille se trouve un certain Harry Tabor.
À 70 ans, Harry Tabor va être couronné "Homme de la Décennie", après avoir passé sa vie à aider des réfugiés juifs à construire une nouvelle vie aux États-Unis. Les Tabor sont au complet pour l’évènement : Harry est entouré de sa fidèle épouse et de ses trois enfants aux réussites flamboyantes. L’une est anthropologue sociale, ayant décidé très tôt qu’elle voudrait vivre avec des tribus qu’elle pourrait étudier. Les deux autres, un garçon et une fille sont avocats.
Mais le week-end de fête tourne mal : Harry est torturé par un trop lourd secret, et les retrouvailles familiales dévoilent peu à peu les failles et les mensonges que chacun porte en soi. Ne peut-on jamais être sincère avec les siens ?
Encore une fois, c’est un livre assez dense que nous propose l’auteur pour nous plonger au cœur d’une famille, de son histoire, de ses failles et de ses mensonges avec toutes les répercussions que cela peut avoir. C’est un ouvrage de nouveau très bien construit, qui se lit très bien, autour de personnages superbement construits, avec leurs défauts et leurs qualités, que l’auteur n’hésite pas à croquer pour notre plus grand plaisir. Au fil des pages, au cours de ce week-end de réunion, le lecteur voit le vernis de cette famille lentement craquer à travers le récit intercalé de chacun des membres de la famille qui ont tous un secret ou un mensonge à cacher. Tout cela est écrit avec une délicate subtilité qui fait que le lecteur a du mal à lâcher l’ouvrage. A cela s’ajoute une réflexion intéressante sur la judéité et son rapport compliqué avec le passé.
Dans une atmosphère baignée de soleil, de Palm Springs à Jérusalem, Cherise Wolas nous dresse donc le portrait sensible d’une famille hantée par son passé et interroge notre rapport à la morale et aux apparences. |