Magenta est un projet electro original porté par un collectif bien connu qui officia il y a presque huit ans sous un autre nom, que vous connaissez surement, Fauve. En 2014, ce collectif sortait un disque intitulé Blizzard que j’avais adoré, suivi ensuite d’autres albums notamment Vieux frères, constitué de deux parties. Tel un ouragan, ce collectif Fauve enflammait les réseaux sociaux pour donner lieu à de nombreux concerts qui rencontraient un grand succès. Un ouragan qui prit fin en 2015, en plein succès pour renaître de ses cendres sous le nom de Magenta.
Evoluant avec le temps, le collectif a changé d’univers, s’orientant vers des musiques électroniques qui se traduit par un album intitulé Monogramme. Les amateurs de Fauve ne s’y retrouveront peut-être pas tant ce projet n’a rien à voir avec Blizzard et Vieux frères. D’autres comme moi apprécieront de les retrouver, saluant un nouveau projet alors qu’ils auraient pu se complaire dans la facilité en poursuivant le succès rencontré dès 2015.
Si l’on peut trouver néanmoins un point commun entre Fauve et Magenta, c’est bien la notion d’urgence que l’on retrouve dans les textes du collectif. Le morceau "Fatigué", présent au début de l’album est un titre écrit le lendemain de l’assassinat de Samuel Paty, et de l’émotion suscitée par cet odieux acte. Treize titres en tout pour la version vinyle, double disque au passage et superbe objet avec quelques goodies en cadeau, on trouve trois titres de plus sur la version CD avec des versions remixées de certains morceaux.
L’idée de ce collectif est de proposer un nouveau et un autre voyage que celui offert par Fauve. Un voyage dans lequel les références musicales sont évidentes, de Daft Punk à Laurent Garnier notamment. Ici, la musique prend plus d’importance dans leur œuvre quand les textes dominaient chez Fauve.
J’ai trouvé ce disque plutôt sympa, je préfère néanmoins ce que faisait Fauve (sûrement car je suis plus porté sur les textes que sur les musiques. J’ai aimé le risque pris par ce collectif, qui a notamment pris soin de ne pas trop mettre en avant leur origine pour que Magenta obtienne la reconnaissance qu’il mérite, indépendamment de Fauve.
Il semble évident que cet album est construit pour la scène, qu’il dévoilera toutes ses qualités au milieu d’une foule venue pour danser et s’amuser. Une scène que ce collectif connaît bien, qu’il maîtrise totalement et qu’il saura enflammer, je n’en ai aucun doute.
Magenta a le mérite d’exister, il nous propose un bel album et sera à amener à durer le temps que le collectif choisira. En attendant, on savoure et en même temps on réécoute Fauve en se disant que c’était aussi vachement bien.