Réalisé par Hubert Viel. France. Comédie dramatique. 1h28 (Sortie 18 août 2021). Avec avec Laure Calamy, Alice Henri Bruno Clairefond, Erika Sainte et Olivier Saladin.
Louise, dite Louloute, a dix ans dans les années 1980. Elle est la fille d'un petit producteur de lait. Elle a un grand frère, Kévin, et une petite sœur, Nathalie.
lle met des grands pull-overs en laine, prépare des petits-déjeuners pour ses parents, aime observer le monde qui l'entoure et ne sait pas encore que l'histoire est tragique.
Hubert Viel, dont on avait beaucoup aimé le moyen métrage, "Artémis, cœur d'artichaut" (2013) et le premier long métrage, "Les filles du Moyen Age" (2015) , passe ici à un récit beaucoup plus mélancolique avec un obstacle de taille, une fin annoncée qu'il saura d'ailleurs ne pas filmer, ce dont on lui sera vraiment reconnaissant.
Car "Louloute" d'Hubert Viel vaut d'abord pour sa distribution et l'on n'aurait pas aimé avoir dans l'oeil le beau personnage de Bruno Clairefond gigotant au milieu de ses vaches.
Louloute, c'est d'abord Alice Henri, dont le tempérament éclate dans chaque plan et qui transcende cette histoire que d'aucuns diraient très "France 3 Pays d'Auge » alors que Hubert Viel ne cesse de prouver qu'il est loin de l'univers télé même si son sujet a été moult fois traité par des téléfilms honorables.
Il faut dire qu'il s'est interdit de jouer à fond la carte naturaliste et a préféré naviguer légèrement entre rêve et réalité, entre passé réinterprété et présent possible. C'est pour cela qu'on pourra revoir les trois enfants dans un aujourd'hui où Louise (Erika Sainte) a succédé à Louloute (Alice Henri).
On n'oubliera pas non plus la présence jamais oubliable de Laure Calamy. Elle aurait pu être encombrante, voler la vedette à ses enfants, mais elle sait une fois de plus trouver sa juste place d'actrice. Il faudra s'en souvenir dans les années futures où l'on risque de lui reprocher d'être trop envahissante sur les écrans.
De ce film modeste, on osera encore dire qu'on s'y trouve bien et qu'on pourra s'identifier aux uns ou aux autres des protagonistes. Pas la peine d'en raconter davantage : "Louloute" d'Hubert Viel est un film que le public aimera aimer.
Anti blockbuster, anti film tourné à l'arrache, il raconte avec l'assurance paisible de celui qui sait ce qu'il affirme, une authentique page de l'histoire de France, celle de la disparition non seulement des paysans mais aussi des enfances heureuses à la campagne où boire du lait de vache était un marqueur social autant que d'aller et venir dans un univers non borné par des panneaux indicateurs et des routes macadamisées. |