Pour l’instant, ma rentrée littéraire du côté de chez Belfond se limite au nouvel ouvrage de Lionel Shriver. Quand on se lance dans la lecture de nouveaux ouvrages pendant l’été, il faut savoir faire des choix et le mien s’est porté sur cet ouvrage pour la simple et bonne raison que j’avais très envie de lire le livre de cette auteure qui m’avait éblouie l’année dernière avec un recueil de nouvelles fabuleux, intitulé Propriétés privées, chroniqué sur notre site et disponible depuis quelques jours en poche.
Ici, c’est bien un roman que nous propose Lionel Shriver, son septième pour être précis, l’un de ses plus connus étant Il faut qu’on parle de Kevin, lauréat de l’Orange Prize et adapté au cinéma. Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes, roman au titre à rallonge, que l’on comprend très rapidement dès les premières phrases du livre est aussi un roman qui pourrait parfaitement être adapté au cinéma.
Toujours avec le même talent d’observatrice, Lionel Shriver nous propose un roman particulièrement drôle, s’appuyant sur un humour cinglant autour d’un couple de sexagénaires en pleine crise. Ce couple est constitué de Remington et de Serenata. Un matin, Remington annonce à son épouse qu’il a décidé cette année de courir un marathon. Lui pour qui l’exercice physique se limite quotidiennement à faire les quelques pas qui le séparent de sa voiture au canapé se décide du jour au lendemain à aller faire du sport. Un projet d’autant plus ironique et surprenant que, dans leur couple, c’est Senerata qui a toujours été la plus motivée. Il y a encore quelques années, Seranata pratiquait la course à pied, qu’elle a dû abandonner à cause d’un problème de genoux.
Et contre toute attente, Remington s’accroche à son objectif. Il passe ses week-ends à s’entraîner, sous la houlette de sa coach Bambi. Et quand il envisage de participer à un ironman, sa femme réalise que son mari, jadis débonnaire et modeste, est devenu un être arrogant et impitoyable.
C’est un roman, vous remarquerez que je ne reprends pas le titre qui est bien trop long, qui se lit tout seul et très facilement. Il est extrêmement plaisant à lire notamment grâce à cet humour cinglant qui parcourt les pages et les dialogues. Au-delà de la crise du couple des deux protagonistes, il nous propose une réflexion intéressante et ironique sur le culte du corps et la recherche du dépassement de soi.
L’ouvrage nous montre bien comment les clubs sportifs et les coachs fonctionnent sur les mêmes méthodes que certaines sectes. La société américaine, le politiquement correct sont aussi analysés avec beaucoup d’ironie et d’acidité au travers des activités des protagonistes et de leurs problèmes professionnels.
Alors n’hésitez pas, si vous souhaitez passer un bon moment de lecture en vous amusant, cet ouvrage de Lionel Shriver, sans prétentions, est celui qu’il vous faut pour cette fin d’été. |