Comédie musicale conçue e tmise en scène par Matthieu Pastore, avec Victor Assié, Barbara Atlan, Laurie Barthélémy, Nathalie Bourg, Pierre Cohen, Benjamin Dussud, Margot Mayette, Valentin Rolland et Camille Soulerin. Librement inspiré du "Banquet" de Platon, "Le Banquet. Not a musical, not at all” de Matthieu Pastore offre une version sensuelle, énergique, presque organique des réflexions intemporelles du philosophe grec sur l’amour, le beau et surtout le désir. Tout commence par une soirée arrosée où neuf convives ayant pour seul point commun leurs hôtes tentent de se divertir autours d’un jeu de devinettes. Il est encore tôt, ils ont un peu bu et semblent joyeux, mais quelque chose sonne faux, et très vite la petite mécanique des apparences sociales dérape. Embrumé par l’alcool, le mental laisse la place aux corps, les conventions à l’émotion et, à l’instar de toute bonne comédie musicale, dans le fond du salon, deux des invités s’emparent de la bande sonore (Pierre Cohen au piano et à la guitare, et Margot Mayette à la flute traversière, belle référence aux joueuses de flûte du banquet platonicien). Les esprits s’échauffent, les mots s’emballent puis les gestes jaillissent, emportés par l’émotion, emmenant avec eux l’ensemble des autres invités dans un ballet animal, instinctif où la tension des sentiments est portée par la voix, le geste, plus que par les paroles. Tour à tour, chacun se livrera ainsi à corps perdu et en chanson, tantôt expliquant la dictature du désir qui nous rend esclave du regard de l’autre, ou la violence des émotions qui peuvent empêcher un cœur de battre vraiment, ou bien l’animalité de nos envies conditionnées par nos hormones, la beauté de l’instant qui ne connaît pas d’avenir, l’injustice et la violence des sentiments non réciproques… "Le Banquet. Not a musical, not at all” livre donc à ses spectateurs 7 portraits, 7 parts d’humanité, 7 cordes affectives, charnelles, morales ou intellectuelles que le désir fait vibrer et qui nous relient en tant qu’hommes et femmes. Matthieu Pastore signe une mise en scène à fleur de peau, fruit d’un travail synergique réussi entre musique, danse et lumière. Les chorégraphies charnelles de Laura Desideri donnent vie au groupe, autour du chanteur du moment, comme autant de membres d’un corps à l’unisson d’un message qui les dépasse, tandis que la palette vibrante des lumières de Théo Tisseuil, tantôt enveloppantes, tantôt cliniques et agressives, en subliment l’effet. L’ambiance musicale imaginée par Clément Hubert assume sa part de kitch, puisant dans la chanson populaire, mais en la déshabillant pour mieux l’écorcher vive. Les comédiens (Victor Assié, Barbara Atlan, Laurie Barthélémy, Nathalie Bourg, Benjamin Dussud, Valentin Rolland et Camille Soulerin) portent leurs rôles avec beaucoup d’énergie et de présence, avec une mention toute spéciale à Victor Assié, qui clôt le spectacle avec une magnifique revisite du discours d’Alcibiade à Socrate, touchant de souffrance, d’émotion et d’espoir. Un spectacle inclassable et qui ne peut laisser indifférent |