En collaboration avec la Vivian Maier Scholarship Fund, la Collection John Maloof de Chicago et la Howard Greenberg Gallery de New York, la Réunion des musées nationaux-Grand Palais et la diChroma photography, structure spécialisée dans les expositions photographiques internationales, proposent une exposition consacrée à la photographe américaine Vivian Maier (1926-2009).
Une photographe atypique et singulière puisque amateure autodidacte à la conséquente production confidentielle, plus de 100 000 négatifs, et demeurée anonyme à défaut d'avoir de son vivant publié ou exposé ses clichés.
Et ce, jusqu'à son accidentelle découverte en 2007 lors de l'achat aux enchères du contenu du garde-meuble où étaient entreposés ses biens par John Maloof qui depuis a procédé à une intense action d'exposition et de diffusion qui a donné lieu à la critique de "business Vivian Maier".
Vivian Maier, de l'anonymat à la panthéonisation
De nombreuses expositions ont lieu chaque année, ainsi une douzaine en 2019 dont "Vivian Maier, Street photographer" au Musée de l'Ancien évêché de Grenoble
précédée en 2013 par l'exposition "Vivian Maier, une photographe révélée" présentée au Château de Tours par le Jeu de Paume.
Ce qui a fait accéder Vivian Maier à une gloire posthume en l'érigeant en figure majeure de la Street Photography que célèbre l''exposition au Musée du Luxembourg conçue sous le commissariat d'Anne Morin, directrice de diChroma photography.
Elle privilégie un parcours en neuf sections thématiques analytiques, telles "Autoportait et autoreprésentation" ou "Gestes interstitiels" qui impliquent la connaissance préalable du corpus photographique de l'auteure.
Celui-ci signifie sa prédilection pour la déambulation urbaine, et entre le photojournalisme et la photographie humaniste, pour les scènes de rue notamment dans les quartiers populaires, comme par fascination pour les marges alors qu'elle évoluait professionnellement comme gouvernante d'enfants dans des familles aisées, et le registre du portrait avec les figures d’inconnus saisis au vol dans le double sens du terme.
Par ailleurs, il révèle sa pratique récurrente de l'autoportrait qui a été analysé comme une quête d'identité et une mise en abîme du dédoublement entre la femme et la photographe.
Il se décline soit sous forme explicite comme sujet, toujours avec l'appareil photographique pour signifier un statut - et l'affirmer - ou à la manière du caméo qui s'inscrit dans l'autoreprésentation une pratique connue dans l'art depuis les maîtres anciens, tel Velasquez dans son tableau "Les Ménines", au cinéma avec les apparitions-signature d'Alfred Hitchcock et même dans la bande dessinée avec Hergé qui se croque en silhouette dans les albums de Tintin.
A voir en préambule à la visite les portfolios sur le site dédié à Vivian Maier et les documentaires :
"Finding Vivian Maier" sorti en France sous le titre "A la recherche de Vivian Maier" réalisé par Charlie Siskel et John Maloof (chronique)
"Vivian Maier, Who Took Nanny’s Pictures ?" réalisé pour la BBC par Jill Nicholls en 2013.
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