Avec l'exposition "L’Ame primitive", le Musée Zadkine propose d'éclairer la démarche créatrice du sculpteur Ossip Zadkine et sa mise en regard avec les artistes néo-primitivistes de son temps et sa postérité dans l'art contemporain.
A cette fin, Les commissaires Jeanne Brun, conservatrice en chef du patrimoine, directrice du développement culturel et du Musée de la Bibliothèque Nationale de France, et Claire Le Restif, directrice du Centre d’art contemporain d’Ivry-le Crédac, ont sélectionné une centaine d'oeuvres, de la statuaire à la vidéo, dont certaines inédites.
Elles sont ordonnées dans un parcours thématique en trois étapes, le concept de primitif et ses principaux motifs que sont le corps et la demeure, et selon une mise en résonance avec les oeuvres d'Ossip Zadkine qui incite le visiteur à une déambulation réflexive.
L'Ame primitive, l'Ame des origines
Né en 1890 en Biélorussie, le sculpteur Ossip Zadkine a ancré et développé son oeuvre autour de la notion d'âme primitive, qui constitue le fondement du paganisme slave et des croyances animistes des Slaves de la Baltique ordonnées autour du culte de la nature, encore vivaces notamment dans la littérature russe du 19ème siècle comme chez Nicolas Gogol d'origine ukrainienne.
Et d'une conception de l'art comme une discipline transcendantale pour approcher et, sinon révéler, retrouver et représenter l'âme archaïque celle qui présidait à l'aube de l'Humanité.
Le propos de l'exposition comme indiqué par les commissaires - explorer un langage sculptural qui permet d'exprimer la palpitation de la vie humaine bouleversée par le tragique" s'inscrit dans la filiation du triptyque précédémment présenté par le Musée Zadkine dans le cadre de "l'exploration des matérialités créatrices" opérée par Zadkine constitué de "Etre pierre", "L'instinct de la matière" et "Le Rêveur de la forêt".
Ce dans une approche transdisciplinaire avec une centaine de sculptures, peintures, dessins et vidéos, dont certaines inédites, et une perspective historique avec la mise en regard des oeuvres de Zadkine et de celles tant des modernes de son temps affiliés au néo-primitivisme que des artistes contemporains par le prisme de la postérité.
Ainsi sont déployés autour du concept de "primitif" et de ses deux motifs essentiels, ceux du corps et de la demeure, le premier constituant le véhicule du second entendu comme souffle vital.
Les oeuvres du maître en ce lieu, maison-atelier devenue musée, telles notamment "Les Vendanges" et "La Porteuse d'eau" rythment la monstration.
En compagnie de grands noms de l'art moderne, tels Kandinsky, Rodin et Jean Arp.
Ainsi que des moins connus du grand public comme Marisa Merz représentante au féminin de de l'Arte Povera avec la belle figure reproduite sur l'affiche et la plasticienne Hannah Höch affiliée au mouvement Dada.
Et en résonance tant avec le néo-primitivisme russe avec Natalia Gontcharova que les sculpteurs contemporains inscrits dans le minimalisme ou la figuration.
Comme, dont, et entre autres, Valérie Blass et Morgan Courtois ainsi que Rebecca Digne, Mathieu Kleyebe Abonnenc et Gyan Panchal.
En préambule à la visite voir en vidéo :
Ossip Zadkine dans son atelier à Les Arques en 1965
Zadkine, sculpté par le Quercy un documentaire de Ruxanna Annonier
les bande-annonces des expositions du triptyque muséal précité
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