La Cinémathèque française propose sous le titre "CinéMode" une exposition conçue et scénographiée par Jean Paul Gaultier avec la collaboration de Florence Tissot, adjointe aux expositions en cette institution, comme son histoire croisée personnelle du cinéma et de la mode.
En effet, le couturier, qui a fait ses adieux à La Haute Couture en 2020, s'avère un cinéphile averti et, à l'instar de nombre de ses homologues, oeuvre régulièrement comme costumier-designer pour le 7ème art.
Avec cette monstration, il met en scène ses passions et dévoile son anthologie filmique.
CinéMode et viceversa
Ordonnée en un parcours thématique en cinq sections, la monstration appréhendée sous un angle syntétique dégage plusieurs angles d'approche.
D'une part, le cinéma comme source d'influence avec les films - "Falbalas" de Jacques Becker et "Qui êtes-vous Polly Maggoo ?" de William Klein.- que Jean-Paul Gaultier considère comme fondateurs de sa vocation artistique.
Et ceux qui ont influencé, sinon inspiré certaines de ses collections, tels "Querelle" de Rainer Werner Fassbinder et "Orlando" de Sally Potter.
D'autre part, la mode vue par le cinéma avec une sélection de sa cinémathèque avec des films sur le fashion world dont le scénario se situe dans le milieu de la couture de "The Women" de George Cukor à "Absolument Fabuleux" de Gabriel Aghion en passant par "Funny Face" de Stanley Donen et "Le Diable s’habille en Prada" de David Frankel.
Enfin, l'intervention de Jean-Paul Gaultier dans le cinéma en inscrivant son nom au générique en tant que costumier notamment de manière récurrente pour les films de Pedro Almodovar avec "La mala education, "La piel que habito" et "Kika" avec la tendance rétro-futuriste .
Un genre hérité du Space Age qui sévit dans la mode comme dans le cinéma, le Space-Age un genre qui nait dans les années 60, en 1968, Paco Rabanne crée les costumes de "Barbarella" de Roger Vadim et en 1997 Jean-Paul Gaultier signe ceux du film "Le Cinquième élément" de Luc Besson, et que ce dernier décline dans certaines de ses collections.
Comme chez son ainé Thierry Mugler pour lequel le Musée des Arts Décoratifs présente la rétrospective concomitante "Mugler, Couturissime", Jean-Paul Gaultier ayant eu la sienne, également conçue par le Musée des beaux-arts de Montréal, programmée au Grand Palais en 2015*.
Ce genre figure au rang des tropismes stylistiques et paradoxalement syncrétiques des happy few des Golden Eighties et des Années Palace avec, sur les cat-walks comme sur le grand écran, la sexualité outrancière, le porno-chic et la cosmogonie sulpicienne, l'exacernation de la representation genrée, avec une masculinité ambigue entre virilité affichée et homo-érotisme et une féminité hyper-sexualisée glamour et fatale, et la porosité voire l'inversion des genres avec, entre autres, le travestissement et la faluleuse Divine, égérie du cinéaste Paul Waters**.
Egalement actif dans le monde du spectacle, du costume de scène pour les vedettes du show business, dont Madonna et son iconique bustier à seins télescopiques pour sa tournée Blond Ambition, au domaine chorégraphique avec les cotumes du ballet "Le Défilé" retracé dans une exposition en 2007***, Jean-Paul Gaultier est devenu concepteur et directeur artistique de revue avec le spectacle-revue "Jean-Paul Gaultier Freak Show" présenté en 2018 aux Folies Bergère.
En préambule à la visite :
un diaporama de l'exposition in situ
le dernier défilé Haute Couture de Jean-Paul Gaultier
le documentaire
sur Jean Paul Gaultier et son oeuvre racontée par lui-même |