Comédie d'aventure de Bérangère Gallot et Sophie Nicolas, mise en scène de Benoît Lavigne, avec Maxence Gaillard, Emmanuel Gaury, Guillaume d'Harcourt, Lauriane Lacaze et Mathieu Rannou.
Récit romanesque de la nuit précédant la première traversée de la manche en aéroplane par Louis Blériot, "Le Roi des pâquerettes" permet de découvrir, au travers d’une intrigue aux multiples rebondissements, l’histoire de ces fous visionnaires que furent les pionniers de l’avion.
La pièce s’ouvre à Calais, au soir du 25 juillet 1909. Louis Blériot, accompagné dans son voyage par sa femme Alicia, se prépare dans sa chambre d’hôtel à traverser la Manche à bord d’un aéroplane de sa conception : le Blériot XI. Ingénieur et industriel passionné, il a gagné son surnom de "roi des pâquerettes" en s’écrasant plus de 30 fois, améliorant à chaque fois sa folle machine volante.
Mais personne à part lui n’y croit vraiment, ses contemporains ne jurant encore tous que par le biplan. Malheureusement ce soir-là, rien ne se passe vraiment comme prévu : la météo est très incertaine, son mécanicien Ferdinand Colin épuisé par les exigences de son génial patron a commis une erreur pouvant compromettre le vol et son rival anglais Hubert Latham, avec qui il avait pourtant passer un accord, semble prêt à le devancer, tandis que le journaliste Charles Fontaine furète à la recherche d’un scoop.
Au cours de cette folle nuit, Blériot, va questionner ses ambitions, ses motivations, et vivre en accéléré la quintessence des émotions qui ont sous-tendus sa quête : doute, espoir, amour, amitié, rivalité.
Pour mieux plonger le spectateur dans la Belle époque, Bérangère Gallot et Sophie Nicollas ont imaginé une intrigue vive et digne d’un Feydeau. L’équipe artistique embrasse d’ailleurs pleinement la référence.
La mise en scène de Benoît Lavigne retranscrit l’énergie du temps au travers d’échanges toujours passionnés entre les protagonistes qui semblent avoir du mal à rester en place. Les costumes de Virginie H sont d’époque tandis que les décors d’Angéline Croissant) plongent dans les boiseries et tapisseries d’une chambre du début du 20ème siècle avec cependant la projection finale d’images d’archives venant rappeler l’imbrication de la petite histoire dans la grande.
Les comédiens, Maxence Gaillard, Emmanuel Gaury, Guillaume d’Hazelcourt, Lauriane Lacaze et Mathieu Rannou offrent des prestations énergiques et pleines d’allant. Emmanuel Gaury est particulièrement truculent dans l’interprétation grandiloquente d’Hubert Latham imitant des animaux de la jungle.
Ce spectacle de bonne facture permet de découvrir en famille un moment d’histoire peu traité au théâtre. |