Il y a deux ans, je découvrais Heidi Perks avec son premier roman Alice qui rencontra un beau succès, amplement mérité car il était bel et bien un très bon thriller psychologique. 400.000 exemplaires plus tard, l’auteur anglaise est déjà de retour avec un nouveau thriller, déjà vendu à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires outre-Manche. C’est donc le cap du second ouvrage qu’elle doit passer, confirmer les talents d’écriture entrevus avec Alice. Alice au passage vient aussi de sortir en Livre de Poche.
Une île, une femme et des secrets enfouis. Voilà ce que nous propose l’auteur avec Evergreen Island. Cette île se trouve au large de l’Angleterre et abrite une petite communauté qui vit isolée du reste du monde. Lorsqu’un corps est déterré dans le jardin d’enfance de Stella Harvey, la jeune femme se retrouve très vite bouleversée.
D’autant plus que 21 ans auparavant, un soir de tempête, sa famille a mystérieusement fui les lieux. Déterminée à découvrir la vérité, Stella retourne sur l’île, mais elle s’aperçoit vite que les insulaires ne sont pas aussi acîueillants que dans ses souvenirs et qu’ils sont prêts à tout pour protéger leurs secrets.
Avec la même habilité que celle dévoilée dans Alice, Heidi Perks prouve une nouvelle fois qu’elle sait construire une intrigue réaliste dans laquelle le suspense est bien présent. Elle prend un malin plaisir à nous manipuler et à nous tenir en haleine en prenant pour décor une île, ce qui est loin d’être original car j’ai déjà lu beaucoup de thriller se situant en milieu insulaire.
Car oui, l’île est un cadre qui fonctionne toujours très bien dans les thrillers, à condition de réussir à nous immerger à l’intérieur de ce milieu. Et il faut dire que l’auteure y arrive parfaitement. Les îles ont souvent une histoire particulière, un mode de vie différent et des populations plus taiseuses que sur le continent, des populations qui se connaissent bien et qui ont souvent du mal à accepter ceux qui viennent du continent.
Ici, les secrets sont nombreux, les non-dits aussi et la famille de Stella n’en manque pas non plus. L’ouvrage débute sur le départ précipité de cette famille pour ensuite nous proposer des allers-retours entre le passé et le présent pour comprendre et découvrir les raisons du départ de cette famille. On se rend vite compte qu’il n’est pas toujours bon de remuer ce passé.
Evergreen Island est au final aussi bon qu’Alice, c’est un ouvrage prenant qu’on a du mal à lâcher. On s’attache à Stella, à son histoire et au passé de sa famille. Les rebondissements sont bien présents pour mieux nous manipuler jusqu’au final qui est loin d’être décevant. L’auteure confirme tout le bien que je pensais d’elle, son ouvrage devrait rencontrer le public français sans aucun doute. Il le mérite. |