Avec l'exposition "Face à Arcimboldo", le Centre Pompidou-Metz propose une mise en résonance de l'oeuvre de Giuseppe Arcimboldo, peintre milanais maniériste du 16ème siècle réputé pour son hybridation des genres, ceux du portrait et de la nature morte, avec les créations des artistes tant modernes que contemporains.
Les commissaires Chiara Parisi, et Anne Horvath, respectivement directrice et chargée de recherches en cette institution, ont opté pour un parcours qu'elles qualifient d'"architectonique" et précisent affranchi des classiques sections didactiques pour le déployer en kaléidoscope visuel selon une déambulation labyrinthique.
Une déambulation qui, de A à Z, de Arcimboldo à Francesco Zucchi, son homologue bouclant ainsi la boucle, accueille la parentèle arcimboldesque avec les oeuvres de 130 artistes qui ont inscrit leur nom dans l'Histoire de l'Art du 20ème siècle.
Arcimboldo et les néo-arcimboldesques
Les commissaires ont conçu leur projet sur les postulats du "potentiel subversif du Maniérisme" et d'Arcimboldo comme "un précurseur essentiel dans l’émergence de la modernité" en évoquant "L'effet Arcimboldo" qui avait suscité l'exposition éponyme en 1987 au Pälazzo Grassi à Venise.
Arcimboldo s'inscrit dans un style, celui du grotesque, existant dès l'Antique, en faveur à l'époque maniériste avec l'hybridation de l'humain, du végétal et de l'animal et reposant sur le jeu graphique et le fantastique en s'affranchissant notamment de la perspective classique.
Et ce pour créer différents niveaux de lecture en concevant la toile comme un rébus syncrétique et une charade visuelle, comme les toiles réversibles, composé de symboles, correspondances, allégories, tel dans les cycles des Saisons et des Eléments célébrant le pouvoir de la dynastie des Habsbourg, Arcimboldo exerçant les fonctions de grand ordonnateur des cérémonies et divertissements à la Cour de Vienne, allusions et références culturelles.
Un jeu proposé au regardeur tout en lui laissant le choix entre le premier degré, celui du divertissement, se limiter au grotesque qui provoque le rire, et la réflexion philosophique qui inspire les Surréalistes, dont bien évidemment Dali, adeptes des images-doubles et du trompe-l'oeil.
Ensuite, les oeuvres d'Arcimboldo voisinent avec celles du 20ème siècle qui relatent les réponses apportées à la crise de la figuration et de la représentation du corps et de la figure humaine qui se traduisent par l'utilisation de divers procédés de la transmutation à la désintégration.
l'exposition in situ en images
Et de Picasso à Ewa Juszkiewicz, la (dé)monstration permet une belle traversée de l'Histoire de l'Art.
A voir ou lire en préambule à la visite :
la carrière d'Arcimboldo
l'exposition "Arcimboldo" au Musée du Luxembourg en 2008
et la galerie photo
l'exposition "Une image peut en cacher une autre" au Grand Palais en 2009
et la galerie photo
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