On ne tombe pas tous les jours sur ce genre disque. Il aura fallu "neuf longues années" à Julien Ribot pour écrire ce Do you feel 9 ?, son cinquième disque.
Julien Ribot est un "artiste visuel, réalisateur et auteur-compositeur-interprète français, dont le monde se situe à la lisière de la pop music, du film d’animation expérimental et de l’art contemporain, en utilisant une certaine grammaire du psychédélisme. Depuis 2015, il s'oriente vers la création de performances qu'il nomme « Films-Expériences » télescopant film expérimental d'animation et musique jouée en live. Il crée des dispositifs immersifs in situ de très grandes dimensions, intégrant vidéo-mapping et création sonore, permettant d’explorer les mythes réels et fantasmés des lieux/thèmes et de leurs histoires, à travers l’utilisation de cadavres exquis visuels. Par l’entremise de ces performances / expériences, il cherche ainsi à initier des synesthésies pour susciter un émerveillement magique auprès de son public." comme on peut lire dans sa biographie.
Le résultat est très largement à la hauteur du travail que cela a dû lui demander. Qualifié de "total" Do you feel 9 ? est une sorte de conte, l’histoire de Neon Juju "personnage hermaphrodite qui se donne naissance à lui-même, et qui termine sa vie en inventant un nouveau langage avant de se disperser dans l'univers". Rapport ou pas, le nombre 9 représente la marque de l'accomplissement final, l'universel, il est celui qui ouvre les horizons, élève les consciences. Il est associé à l'amour et au positif.
Ce Do you feel 9 ? est surtout un disque absolument époustouflant dans le fond comme dans la forme. Incroyable dans sa maîtrise de l’écriture, dans son architecture, dans sa façon de traiter la matière sonore : dans les arrangements et l’orchestration rappelant parfois Ron Geesin, le travail sur le son (le diable se cache dans les détails : ici dans son traitement, les effets, le travail sur les timbres) et dans ce qu’il transmet d’émotions (ce côté lumineux, solaire, mais avec des touches mélancoliques). Et puis il y a cette efficacité mélodique, cet abrégé d’une certaine idée de la pop musique : MGMT, The Beatles, Todd Rundgren, King Crimson, Mercury Rev et puis beaucoup Pink Floyd et Bowie, surtout Bowie (cf. par exemple "We obi diva") à la fois digéré mais jamais tape-à-l'œil. Bref ce disque est une totale réussite, un disque considérable.
# 22 janvier 2023 : La culture ne bat pas en retraite !
La 59ème MAG à revoir, un concert et interview de Julie Gasnier en fin de semaine et des tas de découvertes à faire au travers de nos articles de la semaine, c'est le programme qui vous attend en ce début d'année mouvementée !